Obama Wants to Follow Kennedy’s Footsteps in Berlin

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Barack Obama n’est pas encore à Berlin qu’il met déjà le monde politique allemand en ébullition. En laissant entendre que le candidat démocrate à la Maison Blanche pourrait, lors de sa visite prévue en Allemagne le 24 juillet, prononcer un grand discours sur les relations transatlantiques devant la porte de Brandebourg, lieu symbole de la réunification allemande, son équipe de campagne a suscité une controverse au sein du gouvernement allemand de grande coalition.

La chancelière Angela Merkel (CDU) a fait savoir qu’elle éprouvait un “certain embarras” à ce que M.Obama utilise ce lieu chargé d’histoire comme tribune pour sa campagne électorale, tout en soulignant qu’elle était ravie de le rencontrer. Mme Merkel craint d’irriter le candidat républicain, John McCain, et l’actuel gouvernement américain. Le vice-ministre américain des finances, Robert Kimmitt, n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler Berlin à l’ordre : “Ce serait bien si le gouvernement fédéral renforçait à nouveau le contact avec nous plutôt que de lorgner par-dessus notre épaule en direction des successeurs”, a-t-il déclaré au tabloïd Bild.

Le porte-parole de la chancelière a souligné que la porte de Brandebourg était “un endroit d’une exclusivité particulière”, d’habitude réservé aux chefs d’Etat. C’est là que le président américain Ronald Reagan avait lancé, en 1987, un appel à Mikhaïl Gorbatchev, qui dirigeait alors l’URSS, pour “démolir le mur” de Berlin. Les Allemands se souviennent surtout du discours prononcé par le président John Fitzgerald Kennedy en 1963 devant la mairie de Schöneberg, un quartier ouest de Berlin, où il avait déclaré en allemand “Je suis un Berlinois!” pour exprimer sa solidarité à cette ville alors coupée en deux. Nul doute que les conseillers de M.Obama ont aussi cet événement en tête.

A l’opposé, le ministre des affaires étrangères et vice-chancelier, Frank Walter Steinmeier (SPD), a exprimé sa sympathie à l’idée d’un discours devant la porte de Brandebourg. “Ce serait l’expression d’une amitié germano-américaine vivante”, a-t-il fait savoir via son porte-parole. Pour le ministre, ce lieu constitue un “morceau de la mémoire germano-américaine”.

Le maire social-démocrate de Berlin, Klaus Wowereit, ne veut, lui, en aucun cas rater l’occasion d’une telle publicité et a déjà fait savoir qu’il donnerait son feu vert à un tel choix. La décision revient en effet à la ville et non au gouvernement allemand. Mais en dernier lieu, ajoute le porte-parole de la chancelière, ce sera à M.Obama de décider ce qui est “de bon goût”. Il est en tout cas certain que la chancelière limitera au maximum le caractère public de sa rencontre avec M.Obama en acceptant au plus de poser pour les photographes.

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