What Can Africa Expect From Obama?

<--

Que peut attendre l’Afrique d’Obama ?

Barack Obama, un Afro-Américain dont le père est originaire du Kenya, suscite de nombreux espoirs dans le continent noir. Mais au juste…

La brillante victoire de ce quadra noir américain ou Afro-Américain – selon votre convenance – à l’investiture du parti démocrate fait de lui un des deux candidats à l’élection présidentielle des Etats-Unis en novembre prochain. Du coup, des Africains, par fierté, triomphent. D’aucuns voient déjà en lui leur joker, leur candidat, le “sauveur” du continent. L’obamania fait fleurir des associations et autres regroupements déjà en campagne pour lui, même auprès des gens qui ne votent pas.

Au-delà de l’enthousiasme, la candidature de Barack Obama à l’investiture du parti démocrate devrait surtout inciter les Africains à la réflexion. Au vu de ce qui se passe dans la majorité de nos pays, où être candidat à une consultation populaire, même locale, est une véritable course d’obstacles. Si Barack Obama était rentré au Kenya dont son père est originaire, rien ne nous permet de croire qu’il y serait candidat à une quelconque élection. Combien de morts, de mutilés, de déplacés, de personnes ont vu leurs biens amassés des années durant partir en fumée pour une élection ? Combien se retrouvent en prison pour cause d’élection ? Les dernières élections présidentielles au Zimbabwe et au Kenya en sont une illustration.

Les Etats-Unis d’abord

Quoi de plus normal que des Africains portent tout leur soutien moral et spirituel à un frère de couleur. Mais qu’attendre réellement de lui ? Barack Obama est certes Africain né d’un père kenyan. Mais d’une mère américaine. Il a eu la chance d’évoluer dans le milieu culturel de sa mère où ses qualités de leader, selon les canons de la culture américaine, ont été appréciées. C’est pour cela que ce peuple qui est le sien a jeté son dévolu sur lui.

Barack Obama a fait son parcours politique aux Etats-Unis, le pays qui l’a vu naître et où il a grandi. Son éducation et sa culture sont essentiellement américaines. Même s’il n’a pas oublié les racines de l’homme qui lui a donné vie sur terre. S’il est élu président en novembre prochain, c’est pour servir le peuple américain d’abord, défendre ses compatriotes et ses intérêts à travers le monde avec la même vigueur et le même engagement que l’ont fait les Jefferson, Truman, Eisenhower, Kennedy et autres. Certes, avec sa touche et sa sensibilité. Mais en tout état de cause, ce sera United States before all.

On a vécu le même enthousiasme en Afrique après l’élection de François Mitterrand en 1981 comme président de la République française. Malgré les déceptions enregistrées avec la real politik, l’espoir est revenu avec l’avènement en 2007 de Nicolas Sarkozy qui a embouché la trompette de la rupture. Une fois encore, ce sont des nuages obscurs qui assombrissent les espérances des peuples d’Afrique.

A chaque peuple son combat

En fait, Barack Obama ne sera pas, s’il est élu président des Etats-Unis, le shérif qui viendra débarrasser l’Afrique de ses dictateurs ploutocrates au pouvoir. Il ne viendra pas en Afrique construire des routes, des ponts, des hôpitaux, des écoles, doter nos formations sanitaires en personnels, médicaments, et équipements techniques.

Que les Africains se montrent fiers quand un de leurs “immigrés choisis” fuyant les misères et les dictatures de leurs pays d’origine se font élire édiles, parlementaires voire président dans leurs pays d’accueil ou d’adoption, c’est louable. Mais il leur appartient surtout de faire avancer la démocratie dans leurs propres pays comme les autres le font ailleurs. Pourquoi gonfler les joues comme des ballons de baudruche pendant que les autres chantent l’hymne de la liberté ?

About this publication