Obama and Europe

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Si l’Europe connaît bien Barack Obama, l’inverse n’est pas vrai. Le candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis, qui entame jeudi 24 juillet une courte tournée européenne – Berlin, Paris et Londres -, a indiqué, fin 2007, qu’il avait déjà voyagé en Europe, mais, depuis quatre ans qu’il est membre du Sénat, il n’a effectué qu’une visite à Londres, sur le chemin de la Russie. Il lui est régulièrement reproché de ne pas avoir réuni la sous-commission sénatoriale chargée de l’Europe, qu’il préside. Il y a quelques mois, il n’avait encore jamais demandé à rencontrer le représentant de l’Union européenne à Washington.

Selon les sondages, les populations européennes sont très majoritairement pro-Obama, mais les gouvernements, eux, ont quelques raisons d’être plus circonspects. Sur le commerce, le candidat s’est montré protectionniste. Il a nuancé sa position après les primaires, mais les Européens peuvent craindre qu’un Congrès à majorité démocrate exerce davantage de pressions. “Obama est peut-être un candidat “global”, mais ses positions ne le sont pas du tout”, estiment plusieurs experts, dont Reginald Dale, du Center for Strategic International Studies.

Sur le nucléaire iranien, les Européens s’étaient émus de le voir proposer, il y a un an, une rencontre sans conditions avec le président Mahmoud Ahmadinejad, alors qu’ils se sont mis d’accord sur une stratégie de refus tant que Téhéran ne gèlerait pas son programme d’enrichissement d’uranium. M. Obama estime maintenant que la rencontre ne doit pas être envisagée “sans préparation”. En Israël, il a répété, mercredi 23 juillet, qu’il ne veut se priver d’aucune “option” pour empêcher l’Iran d’avoir la bombe, alors que la mention de l’option militaire est jugée improductive par la plupart des Européens et par l’un de ses conseillers officieux, Zbigniew Brzezinski.

“Obama essaie de gagner sur les deux tableaux, estime encore Reginald Dale. S’il se sent critiqué, il change, mais il ne répudie jamais sa position initiale.” Les Européens peuvent craindre enfin les appels à l’aide de M. Obama, notamment en Afghanistan. Comme en 2004, lors de l’affrontement Bush-Kerry, certains analystes font le calcul que John McCain, le candidat républicain, demandera moins d’efforts de guerre aux Européens.

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