Bin Laden's Driver Gets Five and a Half Years

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Cinq ans et demi de prison pour le chauffeur de Ben Laden

C.J et L.D. (lefigaro.fr) avec AFP

08/08/2008 | Mise à jour : 15:51 | Commentaires 24 .

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Pendant son procès, ses avocats ont tenté de montrer que Salim Hamdan était un simple employé soucieux de gagner sa vie et non le «militant exalté» d’al-Qaida ayant fait allégeance à Oussama ben Laden. Crédits photo : AP

Salim Hamdan, qui a déjà passé passé plus de six ans à Guantanamo, a été condamné pour «soutien matériel au terrorisme».

Le chauffeur de Ben Laden, Salim Hamdan, a été condamné jeudi par un tribunal militaire d’exception américain à cinq ans et demi de prison pour «soutien matériel au terrorisme». Une décision loin des réquisitions du procureur. Celui-ci avait requis une peine d’emprisonnement qui ne soit «pas inférieure à 30 ans».

Salim Hamdan, qui a déjà été plus de six ans dans la prison de Guantanamo, n’aurait plus à purger que quelques mois depuis la date où il a été inculpé. Mais le Pentagone a déjà rappelé qu’il ne devrait pas être libéré. Il reste en effet pour les Etats-Unis un «combattant ennemi», ce qui leur permet de le garder détenu indéfiniment.

Jeudi, devant le tribunal, Salim Hamdan avait présenté ses «excuses personnelles» aux «victimes innocentes» si «quoi que ce soit que j’aie fait a pu leur faire du mal», a-t-il déclaré. «C’était quelque chose de triste et de désolant de voir ces gens innocents tués», avait déclaré Salim Hamdan lors de l’audience destinée à déterminer la peine de l’accusé. Selon une psychiatre citée comme témoin par la défense mercredi, le Yéménite a été «anéanti» en voyant les images des attentats du 11-Septembre, dans un film diffusé par l’accusation pendant son procès.

Longue bataille juridique

Salim Hamdan, qui a passé plus de six dans le camp prison de Guantanamo, avait été reconnu coupable mercredi de «soutien matériel au terrorisme». Les six jurés du tribunal militaire d’exception n’avaient pas retenu, en revanche, le chef d’inculpation de «complot». Le trentenaire a comparu pendant deux semaines devant une juridiction inédite, instituée par l’administration Bush: un tribunal militaire d’exception. Il n’y en a pas eu aux Etats-Unis depuis la seconde guerre mondiale.

Créées au lendemain des attentats du 11 septembre pour juger les suspects arrêtés dans le cadre de «la guerre contre le terrorisme», les «commissions militaires» constituées en tribunaux d’exception, devant lesquels seront jugés 80 autres détenus de la base américaine, ont donné lieu à une très longue bataille juridique avant l’ouverture de ce premier procès, près de sept ans après l’attentat. En 2007, le seul détenu à avoir comparu devant un tribunal d’exception, l’Australien David Hicks, avait évité un procès en plaidant coupable en échange d’une peine réduite à neuf mois et de son retour dans son pays.

Un procès militaire aux allures de procès civil

La Maison-Blanche, pour qui le procès de Salim Hamdan avait une importance cruciale, a salué « un procès équitable », malgré les remontrances de ses avocats. Soucieux de désarmer les critiques, l’administration Bush avait tout fait pour donner à ce procès tous les atours d’un procès civil qu’il n’était pas. Des organisations de défense des droits de l’Homme et une trentaine de journalistes ont pu assister aux audiences, au cours desquelles Salim Hamdan était totalement libre de ses mouvements.

Ce régime contraste avec les conditions de détention dont s’est plaint à la barre le chauffeur du fondateur d’al-Qaida. Salim Hamdan, capturé à un barrage routier en Afghanistan avec deux missiles sol-air dans sa voiture, avait évoqué son incarcération à l’isolement où il avait été victime de privations de sommeil, réveillé toutes les heures pendant 50 jours. L’homme avait également dénoncé un interrogatoire où il a été humilié sexuellement par une femme.

Une fois condamné, Salim Hamdan sera détenu séparément des autres prisonniers détenus à Guantanamo. Etant le seul à avoir bénéficié d’un procès pour le moment, il risque l’isolement complet.

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