John Edwards. L’ancien candidat aux primaires démocrates, défenseur de la famille, a avoué avoir trompé sa femme, cancéreuse.
Aux Etats-Unis, les scandales sexuels se règlent face à la caméra. John Edwards, 55 ans, candidat démocrate aux présidentielles jusqu’en janvier dernier, aux côtés de Barack Obama et Hillary Clinton, s’est confessé sur ABC News, vendredi soir. Surnommé «Ken» pour son look avantageux, il a avoué avoir trompé son épouse, Elizabeth, 59 ans, atteinte d’un cancer incurable, avec Rielle Hunter, 44 ans, qu’il employait pour tourner des vidéos de sa campagne électorale, en 2006. En octobre dernier, il avait démenti cette liaison, en dénonçant les «mensonges» de la presse à scandales. Edwards, candidat à la vice-présidence en 2004, a fait volte-face après avoir été pris sur le fait. Un enquêteur du National Enquirer, un tabloïd de mauvaise réputation vendu dans les supermarchés, a surpris l’ex-sénateur, le mois dernier, à deux heures du matin, dans les couloirs d’un hôtel de Beverly Hills, où il venait apparemment de rendre visite à Rielle Hunter, accompagnée de la petite fille dont elle a accouché, fin février. Edwards refuse de reconnaître sa paternité, affirmant que sa relation avec Rielle Hunter – décrite comme «sexuellement vorace» par un ex-amant, le romancier Jay McInerney – «remonte à trop longtemps pour que ce soit possible». L’Enquirer a publié, la semaine dernière, une photo floue qui aurait été prise dans la chambre d’hôtel. Elle montre un homme ressemblant à Edwards avec un bébé dans les bras. L’ex-sénateur, qui est avocat, s’est défendu en disant qu’il avait porté des dizaines de bébés pendant sa campagne électorale. Il a aussi promis d’effectuer un test de paternité pour prouver sa bonne foi. Alors que les tabloïds commençaient à jaser, en octobre dernier, un proche et confident de l’ex-candidat aux primaires démocrate, Andrew Young, un homme marié de 44 ans, s’est spontanément présenté comme le père de l’enfant, avant de prendre le large avec sa famille. Il est ensuite apparu que Young, ainsi que Rielle Hunter, avaient perçu d’importantes sommes d’argent d’un des principaux financiers de la campagne d’Edwards, Fred Baron, afin de leur permettre de déménager et d’échapper aux journalistes. De là à penser qu’ils ont été payés pour se taire, il n’y a qu’un pas, que la presse tabloïd franchit allègrement. Pour sa part, Baron assure avoir agi par amitié… sans en avoir informé Edwards. Les tabloïds «disent parfois la vérité», constatait hier la presse nationale américaine, qui s’était gardée de souffler mot de l’affaire jusqu’à la semaine dernière. Edwards, qui, dans ses discours, ne manquait jamais d’insister sur l’importance des «valeurs familiales» et de la «sincérité», a laissé entendre que la politique lui avait fait perdre la tête. Il a attribué son «erreur» au «narcissisme» qui l’a conduit à penser qu’il était «invincible». Il a osé faire valoir qu’il avait commis son adultère alors que le cancer de son épouse, Elizabeth, était en rémission.
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