Le candidat républicain a créé la surprise vendredi en nommant la gouverneur de l’Aaska, Sarah Palin, comme sa candidate à la vice-présidence.
Une jeune femme, tout simplement. Pris par surprise, journalistes et commentateurs américains ont soudain, vendredi, rivalisé d’ingéniosité pour expliquer la décision de John McCain de choisir Sarah Palin. Mais parmi tous les arguments, en faveur ou défaveur du gouverneur d’Alaska, un seul s’est d’emblée imposé : celui qui deviendrait, s’il était élu, le président le plus vieux des États-Unis, a choisi, pour l’accompagner comme vice-présidente, une jeune femme.
Dans le domaine de la communication politique, il ne faut pas avoir peur des truismes. Les images et idées simples, voire simplistes, sont souvent les meilleures. Barack Obama a choisi, en la personne de Joe Biden (65 ans), un homme âgé et expérimenté comme colistier. McCain (72 ans), dont l’âge est justement le pire des handicaps dans cette campagne, réplique en prenant à ses côtés une femme (44 ans) plus jeune qu’Obama (47 ans).
Avec un art proche de celui de la guerre, l’équipe McCain a lancé avec beaucoup d’efficacité sa contre-offensive. La convention démocrate à peine terminée, le candidat républicain ne laisse pas s’installer les commentaires, souvent élogieux, sur la performance de Barack Obama. Il cherche à reprendre aussitôt la main en présentant son colistier. L’impact médiatique est d’autant plus fort que la surprise est grande.
Le secret n’a pas été éventé. Et Sarah Palin étant une quasi-inconnue en dehors de l’Alaska, les journalistes comme l’opinion n’ont pas manqué d’être interloqués. Par un événement inattendu opérer un soudain retournement de situation : c’est ce que l’on appelle un coup de théâtre.
Récupérer les partisans déçus de Hillary Clinton
Pendant quelques jours encore, au moins jusqu’à la convention du Parti républicain, lundi, l’équipe de John McCain espère que le choix de Sarah Palin va être disséqué. Évoquant ce qui n’était encore qu’une hypothèse, Karl Rove, le gourou électoral de George Bush, avait confié vendredi matin sur la chaîne Fox News : «Ce serait un signal fort lancé dans la campagne de McCain à l’adresse des femmes qui peut convaincre, comme à chaque élection, l’électorat féminin urbain plutôt indépendant politiquement, et toutes celles qui ont été déçues par le renoncement de Hillary Clinton.»
À cette analyse sociologique se sont dès vendredi ajoutés nombre d’arguments, qui tous peuvent être retournés. John McCain reproche à Barack Obama son manque d’expérience, et il choisit comme colistière une personne sans expérience. Oui, mais justement, le poste de vice-président n’est pas celui de président. Sarah Palin, connue pour ses idées conservatrices, va un peu plus enfermer McCain dans l’électorat traditionaliste. Sauf que le choix de cette femme d’Alaska inconnue montre que McCain a gardé cette indépendance d’esprit qui le caractérise.
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