Pelosi Makes HistoricVisit to Hiroshima

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La présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis et troisième personnage de son pays, Nancy Pelosi, a effectué mardi une visite historique sur le site japonais de Hiroshima, à l’occasion d’un débat sur le désarmement avec ses homologues des pays du G8.

Mme Pelosi, élue du Parti démocrate, est la plus haute élue des Etats-Unis à venir à Hiroshima (ouest), où aucun président ni vice-président américain n’est venu rendre hommage aux victimes de la première attaque atomique de l’histoire.

Elle s’est inclinée après avoir déposé une gerbe de fleurs devant le mémorial pour la paix.

Des écoliers ont agité des drapeaux du Japon, des Etats-Unis et des autres pays du G8 (Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada et Russie), puis chanté des odes pacifiques après les dépôts de gerbe.

Le président de l’Assemblée nationale française Bernard Accoyer, chargé d’ouvrir ensuite un débat sur le désarmement, a mis en garde contre la possession d’armes nucléaires par des «Etats instables» ou des acteurs refusant «le dialogue».

«La paix et la sécurité internationale sont en jeu», a-t-il estimé, citant un risque de «déstabilisation» au cas où l’Iran se doterait de la bombe atomique.

Mettant toutefois en garde contre un «pacifisme naïf», il a estimé que le désarmement ne pouvait progresser qu’»avec tous les Etats», sous-entendant que l’abandon unilatéral de la bombe par une puissance nucléaire ne rendrait pas le monde plus sûr.

«Dans les années 90, malgré les efforts des Etats dotés dans le domaine du désarmement nucléaire, la prolifération a compliqué et renforcé la menace», a rappelé M. Accoyer.

Le 6 août 1945, les Etats-Unis ont largué sur la ville d’Hiroshima une bombe atomique qui a provoqué la mort de 140.000 personnes, mortes soit immédiatement, à cause de la chaleur ou du souffle de l’explosion, soit dans les mois qui ont suivi, victimes des séquelles des radiations.

Les Etats-Unis ont largué une autre bombe nucléaire le 9 août 1945 sur Nagasaki (sud-ouest) qui a fait 70.000 morts.

Le Japon avait capitulé le 15 août, mettant fin à la Seconde guerre mondiale, mais la pertinence de ces bombardements atomiques reste très controversée.

Au Japon, nationalistes comme pacifistes considèrent ces attaques nucléaires comme une faute impardonnable. Mais aux Etats-Unis, l’opinion est moins tranchée. De nombreux vétérans de la guerre sont persuadés que le largage des bombes atomiques a évité à l’armée américaine un débarquement meurtrier dans l’archipel japonais. Les mouvements pacifistes et la gauche dénoncent à l’inverse un horrible gâchis de vies humaines.

Les historiens sont eux aussi encore partagés. Certains considèrent Hiroshima et Nagasaki comme un «mal nécessaire» pour faire plier des autorités japonaises aveugles et décidées à combattre jusqu’au bout.

D’autres chercheurs soutiennent au contraire que le camp des «réalistes» gagnait du terrain au sein du pouvoir à Tokyo, et qu’il cherchait à négocier les conditions de la reddition du Japon.

Selon eux, le gouvernement américain est resté sourd à ces appels avant d’utiliser la bombe atomique. Washington voulait tester sa nouvelle arme et impressionner l’URSS de Staline, dans un contexte de pré-guerre froide, arguent-ils.

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