L’Amérique a donc choisit Barack Obama comme 44e président. Ce n’est même pas une victoire, c’est un message. Etonnant pour un homme politique méconnu du grand public il y a à peine un an. Impensable pour un pays marqué par l’esclavage et la ségrégation raciale. Le pays met un terme à cette histoire honteuse. En janvier, quand il entrera officiellement en fonction, Obama deviendra le premier métis à devenir président de la première puissance mondiale.
Cette campagne présidentielle américaine se termine donc en bonheur. Deux mois après l’entame d’une crise financière historique, une lueur d’espoir semble poindre de l’autre côté de l’Atlantique. Déjà, le monde entier se tourne vers l’enfant d’Hawaii, porté d’espoir sans doute trop importants pour être totalement réalisés. Change, we can believe in (“Nous pouvons croire au changement”). Le message était trop beau, sa portée trop grande pour ne pas emporter les coeurs américains fatigués de huit années d’administration Bush.
Accordons à Barack Obama une après-midi de répit. Son entrée dans le Bureau ovale sera un instant aussi inoubliables que les larmes et les sourires aperçus cette nuit sur les visages de ces supporters. Le 44e président saura savourer ces moments, ces images. Il devra surtout les conserver comme point d’ancrage, une planche de salut, une bouée mémorielle qu’il lui faudra utiliser quand, dès le lendemain, la réalité reprendra son cours et que les problèmes s’afficheront avec une insistance. De nombreux dossiers attendent déjà Obama. La crise financière, bien sûr, occupera la majeure partie de son temps, comme les conflits en Irak, en Afghanistan ou encore le défi climatique… On pourrait aussi évoquer les invariables, l’immigration, l’insécurité, la réforme du système de santé…
Le message américain
Et il existe aussi l’inconnu, l’imprévisible. ces événement qui pourraient marquer la nouvelle présidence et modifier ses intentions. Quand il fut élu pour la première fois en 2000, George W. Bush promettait une nouvelle Amérique, moins engagée internationnalement, moins présente, moins interventionniste. Le 43e président des Etats-Unis ne voulait plus être le gendarme du monde entrant dans le XXIe siècle… Mais la fumée englobant les rues de Manhattan comme les tours du World Trade Center s’écroulaient, exécutées par les terroristes, changea irrémédiablement la donne. Les promesses s’oublièrent sous les gravas du 11 septembre 2001, neuf mois à peine après l’entrée en fonction de Bush n°2. Ce jour, nous étions tous Américains. Peut-être le sommes-nous encore aussi après la victoire démocrate.
Reste pour l’instant cette élection en elle-même. L’événement est bien sûr éminemment important pour les Etats-Unis. Il l’est aussi pour le reste du monde qui espère retrouver, avec ce vote et l’arrivée d’Obama, cette Amérique qu’il aime. Il renvoie aussi l’Europe, et surtout la France à ses propres interrogations. Serions-nous prêts, nous aussi, à élire un métis à l’Elysée ? La question ne se pose pas encore. Il est aujourd’hui temps d’apprécier cette victoire attendu par le monde dans sa quasi-totalité. Au moins avant que la réalité ne reprenne ses droits.
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