Vaguement grommelante, l’Europe des 27 ne savait pas encore hier, s’il fallait intervenir au Congo et aider l’armée contre la déferlante des rebelles à l’Est d’un pays exsangue. Des ethnies en passe d’être exterminées, des communautés déplacées, génocide collectif et près de 30 mille viols de femmes lors des quatre dernières années.
Aujourd’hui, on en parlera encore à Bruxelles. Le plus grand pays d’Afrique, un territoire cinq fois plus grand que la France, s’embrase depuis une décennie et il n’y a toujours pas de solution. Bernard Kouchner prône l’envoi de 1500 soldats. L’Allemagne est contre, la Belgique, ancien colonisateur du Congo (comme d’habitude) ne regarde pas dans le rétro.
Solana, lui, s’en tient au rôle des soldats de l’ONU qui ont, pourtant, avoué leur impuissance à protéger les civils.
La France se démène donc comme elle peut.
Apôtre du droit d’ingérence international, Bernard Kouchner s’agite mais dans le vide. La France ne veut pas avoir à supporter les stigmates d’un nouvel échec (96) comme au Rwanda là où son “opération-Turquoise” a, dit-on, permis la fuite des Tutsis après le massacre des Hutus.
Hier, au même moment, alors que l’Europe tergiversait sur la méthode à choisir pour arrêter le lynchage de milliers de civils congolais, Georges Bush nomme David Petraeus, un général 4 étoiles, chef suprême des forces américaines au Moyen Orient, au Golfe et en Asie Centrale. Il anticipe ainsi sur les plans d’Obama, finalement ralliés par ceux de Mc Cain: à savoir une plus grande implication en Afghanistan puisque l’année 2008 a été la plus meurtrière par l’effet du terrorisme. Les Américains attendent de lui qu’il exporte “le modèle de stabilité” (stabilité disent-ils!) instauré en Irak depuis son avènement en 2007. David Petraeus est surnommé le “guerrier intellectuel”. Il privilégie la diplomatie et la récupération des insurgés. Cela a relativement marché en Irak; on lui en attribue le mérite, mais on oublie que l’Irak est le berceau de la Mésopotamie, c’est-à-dire de la civilisation essentielle. Or quelle diplomatie avec les barbares talibans? Et en plus, Petraeus aura à “sa charge” l’Iran, le Pakistan et, dès lors, le renforcement du contingent en Asie Centrale et au Golfe devient inévitable.
Mardi prochain l’Amérique aura un nouveau président. Mais l’armée appartient finalement aux généraux. Peut-être faut-il savoir les écouter. Powell suggérait un retrait de l’Irak avant d’être chassé par cette “intégriste” de Rice. Et si Truman avait écouté le général rebelle, Mc Arthur, à propos du 38e parallèle, il n’y aurait peut-être pas eu le Vietnam.
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