Obama Inherits a Country on the Brink of Bankruptcy

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Barack Obama hérite d’une Amérique au bord de la banqueroute

Ils l’ont fait, les Américains

L’Amérique a élu à une majorité écrasante et jamais vue Barack Husseini Obama à la magistrature suprême. Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis auront à la Maison Blanche un Président noir, issu d’un père noir et musulman et d’une mère blanche et chrétienne.

Le peuple américain a démontré ainsi au monde entier sa capacité de changement dans les comportements, sa capacité de faire évoluer les mentalités et enfin la puissance de sa démocratie.

Le monde salue la performance et l’Amérique retrouve son capital de sympathie à l’étranger et particulièrement dans le monde arabe et chez les pays les moins nantis.

Porté par la presse, Hollywood, l’Université, les bobos, Wall Sreet, Barack Obama a fait la démonstration de son talent en surfant sur le désir d’alternance et le besoin de changement.

Comme Obama, le président élu, l’a souligné dans son discours de victoire: il a été démontré qu’en Amérique tout est possible, et que le rêve américain n’est pas une utopie.

Cela dit, gardons-nous de toutes les illusions que ne manque pas de susciter une telle élection. La politique étrangère de Washington ne changera pas beaucoup, à la marge sûrement mais sans plus. L’emballage sera différent, mais la ligne directrice restera la même. Barack Obama, comme ses prédécesseurs, aura à défendre les intérêts de son pays, et ces intérêts n’ont pas changés. En Irak, il n’y a plus grande chose à décider. Le retrait d’une grande partie des troupes est déjà programmé et il sera difficile de le modifier. En Afghanistan, la guerre continue, mais il sera vraisemblablement demandé un plus grand effort des alliés de l’Amérique dans cette “croisade.

Avec l’Iran, il y a longtemps que des tentatives de dialogues directs ont lieu. Des efforts dans ce sens seront amplifiés, mais la ligne politique restera sans changement: pas de bombe atomique au pays des Mollahs. Pour le Moyen-Orient, durant sa campagne, il a promis tout et son contraire, Jérusalem ne sera pas divisée, il faut tout faire pour parvenir à un accord de paix satisfaisant pour les deux peuples.

Le risque dans une élection qui frise le raz-de-marée et du fait de la diversité de la population américaine, est que chacun ayant sa propre grille de lecture, les espérances sont multiples et variées.

La force des réalités, aggravées par le ralentissement économique, ne donne pas beaucoup de marge d’action au président élu et le risque de déception est à la hauteur des espoirs mis en lui.

Devant protéger les emplois, lutter contre les délocalisations, défendre le “made in US”, le risque d’un repli sur soi isolationniste est grand.

Cette élection marque de toute manière la fin du « reaganisme: le moins d’Etat, les marchés déréglementés et l’image de l’Amérique triomphante.

Barack Obama aura fort à faire avec l’économie américaine en crise. Déficit extérieur énorme, montagne de dettes des ménages, l’économie la plus riche du monde est la plus déficitaire vis-à-vis du reste du monde. Les Américains vivent au-dessus de leurs moyens et pompent l’épargne mondiale. Cet endettement externe du pays a permis aux familles américaines de vivre à crédit au-delà du raisonnable. Entre 2000 et 2007, la dette des ménages est passée de 85% à 116% du PIB annuel. La dette des particuliers s’élève aujourd’hui à 16.820 milliards, soit 56.000 dollars en moyenne pour chaque Américain.

Ce sont ces déséquilibres que le nouveau président des Etats-Unis va devoir affronter et il aura à trouver et mettre en place les solutions qui s’imposent.

Jamais autant de défis, économiques, politiques, sociologiques et internationaux n’ont attendu un président élu à la tête de l’Amérique.

Barack Obama aura besoin d’une longue période de grâce pour tenter d’y apporter une réponse, si Dieu lui prête vie.

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