Barack Obama's Digital War Chest

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Barack Obama compte utiliser les adresses email collectées pendant la campagne pour toucher directement le public, sans avoir à passer par les journalistes qui pourraient, un jour, devenir moins élogieux à son égard.

Les sympathisants de Barack Obama suffisamment imprudents pour avoir laissé leurs coordonnées à l’équipe du candidat démocrate ne sont pas au bout de leur peine ! Même si la campagne a pris fin le 4 novembre avec l’élection triomphale du sénateur noir de l’Illinois à la Maison Blanche, ils vont continuer à crouler sous les messages du 44ème président des Etats-Unis au même rythme que durant les 21 mois précédents.

« Premier président numérique» comme l’a surnommé la presse américaine, Barack Obama entend, dès son entrée en fonctions le 20 janvier prochain, utiliser les coordonnées téléphoniques et email de plus de 10 millions de supporters collectées depuis les primaires pour créer un lien direct avec le pays via un site relooké de la Maison Blanche. Une manière efficace de contourner la presse traditionnelle qui pourrait ne plus se montrer aussi chaleureuse à son égard quand viendra le temps des promesses non tenues! Selon le Pew Internet &American Life Poject, 46% des Américains ont recouru à internet, aux emails ou aux SMS pour s’informer ou mobiliser des tiers durant la campagne alors que 29% seulement utilisaient les réseaux classiques de télévision et 39% les chaînes du câble pour se tenir au courant…

Dans ce but, Obama a, dès le lendemain de sa victoire, doublé son vieux site officiel qui l’a si bien servi pendant la campagne- www.barackobama.com – d’un nouvel espace dédié aux projets du « president elect » : www.change.gov. Les internautes peuvent s’y connecter pour façonner « leur Amérique à venir» en « partageant leur vision, leurs préoccupations et leurs espoirs » via des emails ou encore en postulant à des emplois dans la nouvelle Administration Obama-Biden. Une façon originale de « promouvoir la transparence, la responsabilité et la participation des citoyens américains à leur démocratie ». L’équipe de 95 personnes qui avait, avec un franc succès, travaillé à mobiliser les militants pendant la campagne via internet reprend ainsi du service sous la houlette de celui qui a grandement contribué à faire élire Obama : le jeune –24 ans !-Chris Hugues, co-fondateur du réseau Facebook.

Des expériences de « démocratie directe » observées de près par les conseillers de Nicolas Sarkozy

La nouvelle administration a intérêt à plus d’un titre à établir un lien direct fort avec l’opinion : elle pourra ainsi tester ses projets sur un public qui lui est a priori acquis, lui demander de relayer son message auprès de la société civile, ou encore l’encourager à faire pression sur les représentants et les sénateurs lors du débat au Congrès de projets de loi particulièrement sensibles… A une échelle plus modeste, le Premier ministre Gordon Brown incite déjà les Britanniques à lui poser leurs questions via YouTube. Des expériences de « démocratie directe » observées de près par les conseillers de Nicolas Sarkozy. Le staff de l’UMP entend bien s’inspirer de l’ exemple d’Obama pour mobiliser la population en vue de la réélection du président français en 2012.

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