The Bill factor
Par Julie Connan le 18 novembre 2008 18h39
Et si le poste de secrétaire d’Etat passait sous le nez d’Hillary à cause de son mari ? C’est la question que se posent bon nombre de journalistes, de conseillers et d’Américains tout court d’ailleurs, depuis plusieurs heures.
Certes, le 42e président des Etats-Unis ne porte pas vraiment le 44e dans son cur et aurait même la dent dure : selon Newsweek, Bill Clinton a par exemple constitué une liste de 81 pages pour synthétiser les déclarations et coups bas du camp Obama contre son épouse, pendant les primaires.
Mais, depuis, vous allez me dire, l’ancien président a manifesté à plusieurs reprises son soutien au candidat démocrate, donnant l’impression que la hache de guerre avait été enterrée. Soit. D’ailleurs, Bill Clinton a lui-même estimé que sa femme ferait «vraiment une grande secrétaire d’Etat» si elle était nommée à ce poste.
Mais cette fois, le problème n’est pas dû à une simple incompatibilité d’humeur ou même de savoir si elle est taillée pour le job de SecState (d’aucuns disent qu’il faudrait quelqu’un comme elle pour ne pas tomber dans l’ombre de Joe Biden, expert en affaires étrangères).
À en croire Politico, Barack Obama n’a pas l’intention proposer officiellement le poste à l’ex-First Lady, tant qu’il n’a pas la certitude qu’il n’existe aucun conflit d’intérêts, entre une telle nomination et le fait qu’Hillary Clinton soit l’épouse d’un ancien locataire de la Maison-Blanche, qui plus est président d’une énorme fondation et d’une bibliothèque à son nom.
Et c’est bien là que le bât blesse. Car pour lutter contre le sida, la malaria et les changements climatiques, la fondation Clinton a reçu l’an dernier quelque 81 millions de dollars de donateurs de pays étrangers, comme le Koweït, l’Arabie saoudite, la Norvège ou le Maroc. Il en va de même pour sa librairie présidentielle dans l’Arkansas qui s’est vu offrir de grosses sommes de la part de membres de la famille royal saoudienne ou d’un homme d’affaires iranien.
Sans parler de toutes les relations que Bill Clinton a pu tisser avec d’autres gouvernements quand il était encore à la Maison-Blanche, qui à elles seules peuvent poser problème. Enfin, un dernier obstacle se pose à cette éventuelle nomination. C’est l’éditorialiste du NYT et critique du duo Clinton, Maureen Dowd, qui l’a noté : «Si Hillary veut devenir Madame la secrétaire, Bill va devoir (…) se pencher sur le questionnaire de sélection de Barack Obama», dévoilé la semaine dernière par son journal.
Or, les 67 questions de ce formulaire sont extrêmement personnelles et portent également sur les conjoints des postulants à un poste dans l’administration Obama. On n’ose imaginer la longueur de la réponse de Bill à la 8e question : «Décrivez brièvement les faits les plus controversés dans lesquels vous avez été mêlés au cours de votre carrière.» Tout un programme…
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