Parmi les traditions qu’adoptent certains journaux occidentaux à la fin de chaque année et l’avènement du Nouvel an c’est le fait de choisir la personnalité de l’année. Ils font le choix entre une panoplie de personnalités et d’événements qui laissent une empreinte indéniable dans la vie du groupe ou dans la mémoire collective d’un peuple ou d’un nombre de peuples. Cette personnalité est choisie en vertu des changements qu’elle a introduits, de sa capacité à briser la rigidité et la monotonie. Une personne qui aurait contribué à réarranger les situations, à ressusciter les espoirs, à renverser les équilibres et les idées toutes faites. Ou encore quelqu’un qui aurait pu enchanter ou rendre heureux des millions d’êtres humains de par le monde.
Certains journaux américains ont choisi Barack Obama comme personnalité de l’année 2008. D’ailleurs, le choix est venu répondre aux avis et aux volontés d’une large tranche de citoyens. A ses yeux, Obama a symbolisé le changement et l’espoir en l’avenir. Lorsqu’une personnalité politique ou un dirigent charismatique parvient à inspirer les nouvelles générations de jeunes de par le monde, toutes races et toutes ethnies confondues, en ressuscitant en elles l’espoir de changer la donne et d’aspirer à un avenir meilleur, elle est certainement qualifiée sans conteste à devenir la personnalité de l’année.
Effectivement, la victoire réalisée par Obama qui a changé la face de la plus grande puissance mondiale, lorsqu’il a réussi à lui ôter le masque d’hostilité et d’animosité qui a occulté le vrai visage des Etats-Unis pendant les deux mandats de Bush, a allégé certes les retombées de la crise économique qui menace la prospérité de l’Occident et de l’Orient. Obama, en insufflant un vent de confiance au monde, a ressuscité l’espoir d’un règlement des problèmes internationaux compliqués.
Cependant, chaque chose a deux facettes, voire des facettes multiples. Il est très difficile dans notre monde arabe, voire impossible, de parler d’une personnalité de l’année. Surtout que les dirigeants et leaders arabes sont incapables de réaliser les rêves, d’insuffler l’espoir ou d’introduire des changements.
Probablement, ce qui a fait l’unanimité des peuples arabes en 2008, c’est la fameuse mésaventure de Bush en Iraq lorsqu’un jeune Iraqien lui lança à la figure une paire de chaussures. Ainsi le peuple iraqien a-t-il fait ses adieux à Bush d’une manière humiliante, mettant une fin bizarre aux longues années de souffrance vécues par le peuple iraqien et les peuples arabes. Cet incident peut être considéré comme « l’événement de l’année » parce qu’il a exprimé un rejet arabe des longues années d’occupation qui ont complètement détruit le moral de tout un peuple et qui ont démoli les liens qui l’unissaient. Surtout que Bush s’est retrouvé contraint à reconnaître la fausseté de ses allégations sur l’existence des armes de destruction massive en Iraq ainsi que la présence de l’organisation d’Al-Qaëda qui lui avaient servi comme prétexte pour mener ce qu’il a appelé la « guerre contre le terrorisme ».
Nous pouvons considérer l’incident des chaussures et les symboles qu’il comporte comme une frappe assénée à l’ensemble des politiques adoptées par Bush au Moyen-Orient. Que ce soit au niveau du dossier de la fondation d’un Etat palestinien, de la diffusion de la démocratie, du règlement de la crise libanaise ou encore de la lutte contre la prolifération nucléaire. L’unique succès réalisé a été le lot de l’homme d’affaires turc qui a multiplié son chiffre d’affaires en exportant les chaussures. Cependant, cet incident a-t-il inspiré les peuples arabes et les a-t-il ressuscités ?
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