Obama face à la crise de Gaza
La crise dans la bande de Gaza laisse très peu de temps au président américain élu, Barack Obama, pour définir sa stratégie au Proche-Orient, face à l’horrible chaos laissé par l’Administration Bush dans les relations des Etats-Unis avec le monde arabe.
Depuis le début de l’agression israélienne dans le territoire palestinien le 27 décembre, le président élu des Etats-Unis s’est gardé d’appeler à un cessez-le-feu, disant vouloir laisser la conduite de la politique étrangère américaine au sortant George W. Bush. Il a cependant promis de s’attaquer « immédiatement » au problème dès sa prise de fonctions le 20 janvier. Mais la crise le prive du temps nécessaire pour nommer des diplomates et élaborer une stratégie au Moyen-Orient en rupture avec l’héritage de son prédécesseur.
Il devrait se retrouver face à un Hamas politiquement renforcé du conflit avec Israël, affaiblissant par ricochet la position de Washington. L’offensive israélienne contre le mouvement islamiste, soutenu par l’Iran et la Syrie, a jusqu’ici renforcé le front iranien anti-américain et affaibli l’Autorité palestinienne, rivale du mouvement islamiste, soutenue par Washington, et partenaire des négociations avec Israël. Cet état de fait risque de compliquer la tâche du président Obama pour promouvoir la paix au Proche-Orient.
L’agression israélienne a aussi provoqué d’autres dommages collatéraux dans la région. L’Egypte et la Jordanie, partenaires-clés des Américains et seules alliées arabes en paix avec Israël, sont sur la défensive suite à des accusations d’Etats arabes, de groupes radicaux ou de l’opinion publique, les accusant de ne rien faire pour arrêter Israël ou de tacitement accepter l’attaque israélienne. De leur côté, l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite accusent le Hamas de servir les intérêts de l’Iran.
Le président Obama devrait surtout, dans ces circonstances, s’attaquer à un héritage désastreux laissé par l’Administration Bush, qui s’est rangée sans ambages derrière la politique de l’Etat hébreu, compromettant les intérêts des Etats-Unis et détruisant son image dans la région. Dans la crise de Gaza, Bush a jugé très confortable de soutenir Israël sans aucune ambiguïté et de ne pas chercher à obtenir un cessez-le-feu. Devant l’impasse du processus de paix d’Annapolis lancé fin 2007, le prochain président se devra d’agir différemment de son prédécesseur, en mettant un terme à la partialité éhontée en faveur d’Israël. Le nouveau président devrait avoir à l’esprit que Washington restera un médiateur inopérant au Proche-Orient s’il n’apprend pas à imposer des limites à Israël au lieu d’être à la remorque de la politique de Jérusalem, comme l’ont été les Administrations Clinton et Bush.
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