A Trust That Will Be Put to The Test

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Ce matin, l’épreuve commence pour Barak Obama. Pour faire face à la pression immédiate des décisions urgentes, il pourra heureusement puiser dans le souvenir des heures magiques de la cérémonie d’investiture débordante d’émotion. La ferveur de cette foule multiple et multicolore venue partager avec lui et avec les téléspectateurs du monde entier ce moment historique de rêve et de bonheur sera pour lui source d’énergie. Le premier président noir va en avoir besoin, même si son calme et son sang-froid impressionnent. Il est prêt.

Confiance et humilité sont les mots clés du nouveau président. On l’a vu tribun : il exhorte chaque Américain à la responsabilité pour reconstruire le pays. Et prédicateur dans son appel au respect de l’héritage. Il invite chacun à puiser dans les valeurs anciennes : charité, honnêteté, courage, abnégation. Il tourne ainsi la page de cette révolution conservatrice qui a mené l’Amérique où elle est aujourd’hui. Hier, ce n’était pas le temps du discours programme, mais celui du message d’espoir aux citoyens qu’ensemble ils feront face. Message au monde que les États-Unis restent fidèles à leurs valeurs.

La tâche paraît surhumaine si l’on aligne l’énormité des attentes et des mesures urgentes à prendre sans perdre de vue le virage à plus long terme vers une économie plus verte. Depuis son élection, un million d’emplois supplémentaires ont été perdus, ce qui donne une idée de l’ampleur de la crise. Sa priorité tient donc en un mot : des jobs, des millions de jobs à recréer en deux ans. Tout en sauvant le système bancaire et l’industrie, sur fond de déficit abyssal.

Les obstacles vont se multiplier et risquent à terme de saper cette confiance qui constitue le capital le plus précieux d’Obama. À l’intérieur, le Congrès peut freiner son ardeur et les lobbies chercher à le contrecarrer. Des poussées protectionnistes refroidiront peut-être la chaleur qui accompagne dans le monde l’entrée en scène du rédempteur US. Nicolas Sarkozy a « hâte de changer le monde avec lui ». Une envie compréhensible. Tout le monde a intérêt au succès d’Obama, mais le redressement de l’Amérique aura un prix.

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