Beijing Censors Obama

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Quand Pékin censure le discours d’Obama

Le discours d’investiture a été expurgé des références au communisme et à la corruption.

Tout avait pourtant bien commencé dans la nuit de mardi à mercredi. La CCTV, chaîne nationale, retransmettait en direct le discours d’investiture du nouveau président américain, avec sous-titrage et traduction sonore simultanée. Mais rapidement, Barack Obama déclare : «Les générations précédentes ont affronté le fascisme et le communisme, pas seulement avec des missiles et des chars, mais avec des alliances solides et des convictions fortes.»

Au mot «communisme», la voix du traducteur s’éteint et Obama disparaît de l’écran, remplacé par une présentatrice déconcertée qui appelle, en se trompant de nom, l’envoyée spéciale de la chaîne aux Etats-Unis : «Quelles sont les difficultés américaines face à l’économie ?» «Obama doit faire ses preuves mais il fait confiance à son peuple», répond la journaliste prise au dépourvu. Les autres médias chinois, sites et journaux ont coupé la phrase.

Ainsi qu’une autre, qui ne visait pas nommément la Chine, mais dans laquelle Pékin s’est apparemment reconnu : «A ceux qui s’accrochent au pouvoir par la corruption, la tromperie et en faisant taire la dissidence, sachez que vous êtes du mauvais côté de l’Histoire, mais que nous tendrons la main si vous acceptez de desserrer les poings», a dit le Président au monde entier. Sauf aux Chinois.

«Le droit éditorial» de Pékin

Hier, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a défendu le «droit éditorial» de Pékin dans la coupe intempestive sur le communisme. Mais elle a refusé de commenter l’allusion aux régimes corrompus, préférant détailler les performances de son pays  : «Le gouvernement chinois respecte et protège les droits de l’homme. Mais nous sommes toujours au stade premier du socialisme, et beaucoup de choses doivent encore être améliorées.»

Pékin a récemment fermé près de 200 sites web, accusés de propager un contenu «vulgaire» ou «pornographique». Parmi eux, le populaire Bullog.cn, plate-forme de débats de société créée par un professeur d’anglais, à la pointe des réformes.

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