Serious Negotiations for a Solution in the Works

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Une solution négociée sérieusement envisagée

Il est, en effet, de plus en plus question de négociations, une solution envisagée dès l’automne dernier, soit avant même l’élection présidentielle américaine, ou encore, avant même que les Etats-Unis, militaires en tête, se proposent d’y envoyer d’importants renforts et d’en faire même l’action prioritaire, à la suite, bien entendu, d’un désengagement en Irak. On sait de quelle manière le président afghan, Hamid Karzaï, avait entamé cette approche en tâtant le terrain par des rencontres préliminaires avec les talibans en Arabie saoudite, et cette fois, c’est le président américain, Barack Obama, qui se dit « convaincu » qu’il ne peut y avoir de solution exclusivement militaire au conflit dans ce pays. Et cela après avoir annoncé l’envoi de deux brigades supplémentaires et de forces de soutien logistique pour un total d’environ 17 000 hommes, en Afghanistan, d’ici à l’été 2009, selon un responsable de la défense. « Je suis absolument convaincu que vous ne pouvez pas régler le problème de l’Afghanistan, des talibans, de la propagation de l’extrémisme dans cette région seulement par des moyens militaires », a déclaré, à la chaîne CBC le président Obama, qui se rend aujourd’hui au Canada pour son premier voyage à l’étranger. « Nous devrons user de diplomatie et utiliser l’aide au développement », a-t-il ajouté, parlant à cet égard de « stratégie d’ensemble ». M. Obama, qui a fait du conflit afghan une de ses priorités, a promis une nouvelle approche dans la lutte contre l’insurrection des talibans, alliant renforts militaires, diplomatie et aide au développement.

Il a indiqué à la chaîne CBC, qu’il comptait présenter « très prochainement » une « stratégie d’ensemble ». « La préoccupation est grande concernant ce conflit qui dure depuis déjà assez longtemps et qui semble en ce moment s’envenimer », a-t-il ajouté, estimant toutefois que « l’Afghanistan est encore gagnable ». « Il est encore possible pour nous de venir à bout d’Al Qaïda afin de nous assurer que l’extrémisme ne s’étendra pas, mais plutôt se contractera », a poursuivi M. Obama. Selon lui, une des raisons qui expliquent l’absence de résultats en Afghanistan, est que la guerre en Irak a, en partie, détourné l’attention de Washington. « Nous avons arrêté de suivre le ballon des yeux. Nous n’avons pas été aussi concentrés que nous aurions dû (l’être) », a-t-il dit. Il a cependant reconnu qu’un retour à la paix dans ce pays sera difficile tant que le trafic de drogue financera les talibans, que l’Afghanistan donnera l’impression d’être un pays sans lois et que le « problème » de la frontière pakistano-afghane ne sera pas résolu. « Je vais demander à d’autres pays de nous aider à bien réfléchir à la manière d’aborder ce problème très difficile », a-t-il ajouté.

Parce qu’elles n’arrivent pas à stopper les opérations des talibans, et qu’elles sont elles-mêmes menacées, les autorités afghanes ont salué la décision du président Obama d’envoyer des renforts, tout en insistant pour qu’ils soient déployés le long de la frontière avec le Pakistan, pour empêcher des infiltrations d’ insurgés. Pour sa part, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Sultan Ahmad Baheen, a estimé que l’arrivée des nouvelles troupes permettrait d’assurer la sécurité de l’élection présidentielle, qui doit se tenir le 20 août. « Le gouvernement afghan salue cette décision d’une importance toute particulière en raison des élections. Ces renforts vont aider à améliorer la sécurité, de telle sorte que nos concitoyens puissent voter librement », a-t-il jugé. Les violences des insurgés afghans, parmi lesquels les talibans, chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition emmenée par les Etats-Unis, ont redoublé d’intensité depuis deux ans, malgré la présence de près de 70 000 soldats étrangers, dont 38 000 Américains. Le commandant en chef des forces internationales en Afghanistan, le général américain David McKiernan, a demandé l’envoi de 30 000 soldats américains supplémentaires. Mais est-ce suffisant pour faire basculer le sort de cette guerre que les Américains ne sont pas sûrs de remporter ? Il reste maintenant, dans le cas où il y aurait effectivement négociation, de savoir avec qui.

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