Black, Red and Green Obama

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Alors que la presse chante les louanges de Barack Obama, cent jours après son arrivée à la Maison Blanche, ce jeune homme m’inquiète. Chaque jour amène son lot de funestes nouvelles. Passons sur sa décision de révéler les horreurs pratiquées par la CIA, cela ne relève pas de mon champ de compétence, même si ce primat accordé à la morale sur la Realpolitik ne me dit rien de bon. Ce n’est pas Tony Blair ou Hubert Védrine qui auraient agi de la sorte.

Non, l’essentiel concerne l’économie. On aurait pu espérer que les déclarations de principe des premiers jours visant à créer 4 millions d’emplois dans les dix ans n’engageraient que ceux qui les ont écoutées. Mais non : ils se mettent en place. Malgré les contestations de certains, l’administration Obama vient de donner le coup d’envoi au soutien de l’éthanol comme substitut au pétrole. Surtout, le président met l’accent sur les nouvelles technologies. Dans son programme de relance, 30 milliards de dollars y sont consacrés et 900 000 emplois devraient très vite voir le jour, dans ce secteur. Et contrairement aux années Clinton, il ne s’agit plus d’innover pour innover. Trois domaines sont prioritaires : la santé, les réseaux électriques et l’Internet haut débit. A ce rythme, l’Europe, qui devait être l’économie la plus compétitive en 2010, a quelques soucis à se faire.

Le pire est que ce président, non content d’être “vert”, applique une politique hostile aux milieux d’affaires. Sa gestion du dossier “automobile” est révélatrice. Après avoir viré le patron de General Motors, le voici qui remet les clés de Chrysler et demain de GM à l’UAW, le syndicat de l’automobile, en passe de devenir le principal actionnaire des deux constructeurs. Les plus optimistes expliquent que c’est le meilleur moyen de faire passer la pilule des restructurations aux ouvriers, mais les actionnaires ont quasiment tout perdu. Merci M. Obama !

Le Monde n’avait pas tort de titrer dès le 28 février que M. Obama se positionnait clairement “à gauche”. Sa politique fiscale en témoigne. Il y a d’abord eu l’augmentation des impôts pour les hauts revenus. Passons : grâce aux amis de Bernard Madoff, la plupart de ceux que la presse qualifie de “riches” espéraient pouvoir y échapper grâce à quelques placements judicieux dans les paradis fiscaux. Vain espoir ! Ceux-ci sont désormais dans le collimateur de ce M. Obama. Finies, les facilités qui permettent aux multinationales de n’être imposées qu’à hauteur de 2,3 % sur les bénéfices réalisés à l’étranger. M. Obama veut faire ainsi entrer dans les caisses 210 milliards supplémentaires. Lui, d’habitude si élégant, s’est même abaissé à dénoncer un cabinet d’avocats installé aux îles Caïman, chez qui sont enregistrées 18 857 sociétés. Quelle ingratitude à l’égard de Wall Street, qui a tant fait pour son conseiller économique, Larry Summers, et si largement financé sa campagne. Je vous le dis : cet homme n’a pas fini de nous en faire voir.

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