U.S. Accelerates the Conversion to "Clean Cars"

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Les Etats-Unis accélèrent la conversion de leur industrie automobile aux « voitures propres »

[ 20/05/09 ] 4 commentaire(s)

Barack Obama, le président américain, a donné hier le coup d’envoi à une politique agressive de réduction de la consommation de carburant. Il anticipe de quatre ans l’objectif initial et prévoit des normes plus sévères que celles visées en Californie. La Maison-Blanche veut ainsi réduire de 30 % les émissions de CO2 des nouveaux modèles d’ici à 2016.

DE NOTRE BUREAU DE NEW YORK.

La rupture avec l’administration Bush sur les émissions de CO2 ne pouvait pas être plus franche. En s’alignant, peu ou prou, sur les objectifs ambitieux de la Californie en matière de « voitures propres », l’administration Obama a donné hier le coup d’envoi à une politique agressive de réduction de la consommation de carburant. Pour la première fois, elle lie les normes d’émissions fédérales aux limitations des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

Selon le nouveau plan présenté hier par Barack Obama, en présence des gouverneurs Arnold Schwarzenegger (Californie) et Jennifer Granholm (Michigan), la nouvelle administration va anticiper de quatre ans les objectifs d’économie de carburant et imposer aux constructeurs de réduire de 30 % les émissions de CO2 des véhicules entre 2012 et 2015.

Selon le nouveau dispositif annoncé hier par la Maison- Blanche, et qui entrera en vigueur en 2012, les constructeurs américains devront désormais atteindre un objectif de consommation moyenne de 35,5 miles par gallon (15,4 kilomètres par litre) pour les modèles de 2016, soit avec quatre années d’avance sur le calendrier prévu par la loi Cafe (« Corporate average fuel economy ») de 2007.

Un surcoût de 600 dollars

Pour parvenir à cette moyenne, les voitures devront atteindre une consommation de 39 miles par gallon et les gros utilitaires (pick-up et SUV) devront viser les 30 miles par gallon.

Au bout du compte, ce nouveau programme, fondé sur un prix de 3,50 dollars le gallon en 2016, devrait permettre d’économiser l’équivalent de 1,8 milliard de barils de pétrole et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 900 millions de tonnes sur quatre ans. Soit « l’équivalent de 177 millions de voitures en moins sur les routes ou de la fermeture de 194 centrales au charbon ». Ce programme se traduira toutefois pour les constructeurs et les consommateurs par un surcoût de 600 dollars par véhicule, outre les 700 dollars supplémentaires déjà requis par le régime actuel de réduction, soit 1.300 dollars par unité au total.

Après plusieurs années de résistance des Big Three de Detroit, l’administration Obama a obtenu l’adhésion d’une douzaine de constructeurs de l’Alliance of Automobile Manufacturers (General Motors, Chrysler, Ford, Toyota…) et de 14 Etats fédérés.

Un peu contraints et forcés

Le plan gouvernemental s’inscrit dans le cadre de la politique de réduction de la dépendance énergétique des Etats-Unis voulue par Barack Obama. En fixant de nouvelles normes fédérales, il vise à mettre fin à la longue bataille entre les constructeurs automobiles et l’Etat de Californie, qui souhaitait obtenir une dérogation pour imposer ses propres normes. « Au final, le montant total de réductions des gaz à effet de serre sera même supérieur à celui qu’aurait obtenu le programme californien », précise un haut fonctionnaire de la Maison-Blanche.

« Le combat acharné de la Californie en faveur d’une réduction des émissions de CO2 des automobiles est récompensé, non seulement pour notre Etat mais pour tous les Américains », s’est félicité le gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger, dont la demande de dérogation avait été refusée par George W. Bush. De fait, la Californie pourrait encore obtenir une dérogation de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) d’ici au 30 juin, mais ne devrait pas avoir à l’exercer au vu des nouveaux standards fédéraux.

Après avoir combattu pendant des années l’initiative de la Californie, les constructeurs se sont ralliés hier, un peu contraints et forcés, à cette nouvelle politique qui leur garantit un « régime harmonisé » et des objectifs précis.

PIERRE DE GASQUET, Les Echos

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