Obama Starts GM National

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General Motors en faillite ? Ce n’est plus un rêve mais une réalité pour les obligataires créanciers adeptes du «Prends l’oseille et tire-toi !». Une réalité aussi pour le gouvernement américain qui aurait décidé de nationaliser GM en prenant 70% des parts de la nouvelle entité.

La faillite de General Motors est actée. Elle devrait « officiellement » être annoncée dans les jours qui viennent, en raison de l’échec des négociations entre la direction de l’entreprise et les obligataires créanciers, manifestement peu intéressés par l’offre qui leur avait été faite de renoncer à leurs obligations en échange d’une participation en actions dans le futur GM. Une situation d’impasse qui va conduire à la faillite puis à la nationalisation du géant américain de l’automobile.

En effet, le gouvernement envisage une participation à hauteur de « 70% du capital du nouveau GM ». Initialement prévue à 50%, la part des pouvoirs publics américains s’est accrue afin de rassurer le syndicat UAW (United Auto Workers) qui préférait réduire sa participation : elle passe de 39 à 17,5%. Selon les Echos, le syndicat aurait obtenu des avantages en contrepartie, à savoir : « 6,5 milliards de dollars d’actions préférentielles avec dividende annuel de 9% et une créance de 2,5 milliards de dollars remboursable jusqu’en 2017 ».

Le hold-up des obligataires créanciers

Si les obligataires créanciers ont refusé d’échanger leurs obligations contre une participation en actions dans le nouveau GM, c’est pour toucher les assurances qui les protégeaient contre le défaut de paiement de General Motors. Une opération beaucoup moins risquée que l’entrée au capital d’une entreprise dont la survie à moyen terme n’est pas assurée, et qui devrait leur rapporter immédiatement près de 2,4 milliards de dollars.

Quitte ou double

Compte tenu de ce refus des créanciers, General Motors devrait être mise sous chapitre 11, c’est-à-dire en redressement judiciaire. De ce fait, le Trésor américain prendra 70% des parts de la nouvelle entité GM, une véritable nationalisation au sens propre du terme. Une nationalisation qui fait des émules du côté des industriels américains. Ne leur en déplaise, Obama semble bien décidé à fonder la Régie GM, à l’instar de la Régie Renault qui a vu le jour au lendemain de la seconde guerre mondiale (même si les raisons en étaient différentes : le gouvernement français avait alors nationalisé l’entreprise car son patron avait collaboré).

Un volontarisme affiché qui tranche avec les schémas de sauvetage des banques élaborés en France. Car dans ce cas précis, la socialisation des pertes implique, si la relance de GM fonctionne, une socialisation des éventuels profits à venir. Pourvu que ça marche !

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