Obama Style

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Style Obamar

Par Le Potentiel

Depuis mercredi, le président Barack Obama est en croisade au Proche-Orient et en Europe. Cinq jours de périple. Il s’est entretenu hier, 3 juin, avec le roi Abdallah d’Arabie Saoudite.

Il arrive au Caire, ce jeudi, pour y prononcer un discours très attendu par le monde musulman. Vendredi, il se rendra en Allemagne où il visitera l’ancien camp de concentration nazi de Buchenwald. Il assistera, le lendemain, à la commémoration du 65e anniversaire du débarquement allié en Normandie, en France.

A chaque étape correspond un message. Mais, pour son premier périple au Proche-Orient, Obama semble vouloir prendre le taureau par les cornes. Il a récemment exprimé à ses hôtes israéliens et palestiniens, reçus à la Maison Blanche, sa détermination d’en finir avec le conflit qui les oppose depuis 1948.

En recherchant le soutien des Arabes pour relancer le processus de paix, en panne depuis des lustres, le président démocrate veut recrédibiliser les Etats-Unis et renforcer leur rôle dans la gestion des situations de tension autour du monde.

Une chose est sûre. Dans son adresse aux musulmans du monde, au Caire, le président Obama redira son credo : la solution de «deux Etats» juif et palestinien. Ceci comportant l’obligation pour Israël de stopper sa politique controversée de colonisation. En retour de quoi la totalité du monde arabe s’engagerait à reconnaître son existence.

La Maison Blanche a déjà fait savoir, sans ambages, que la solution de «deux Etats» constitue l’un des chemins obligés pour obtenir que Téhéran renonce à ses ambitions nucléaires. C’est, incidemment, aussi une voie pour se sortir des guêpiers irakien, pakistanais et afghan.

Dommage qu’Israël s’emmure dans un entêtement suicidaire, face à ce que Washington considère comme un enjeu stratégique important pour normaliser ses propres rapports avec le reste du monde.

On déplore que les précédents locataires de la Maison Blanche, ainsi que les dirigeants européens, aient montré beaucoup de partialité et peu de volonté politique pour rapprocher Juifs et Arabes. Bref, ils n’ont jamais réellement œuvré pour la paix dans la région. Leurs reproches, ils les réservaient aux Arabes, aux Palestiniens, accusés d’extrémisme visant à liquider l’Etat d’Israël.

Obama adopte un discours novateur. Son style se distingue par une vision pragmatique des affaires du monde, contraire au cynisme, au machiavélisme de ses prédécesseurs.

Fini, espérons-nous, le temps des déclarations et des dispendieuses ballades au Proche-Orient, destinées à distraire l’opinion pendant qu’Israël s’investissait dans la colonisation.

Quoi qu’il en soit, la génération Netanyahu, Pérès et autres Ehud semble sclérosée. Elle devrait se rendre compte que les Américains, depuis l’élection d’Obama, sont moins disposés à l’égard d’Israël qu’ils ne l’étaient il y a quelques années. C’est qu’ils en ont marre de financer un conflit qui les expose à la colère des milliards d’individus dans le monde.

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