Violence in Iran Pushes Obama to Harden His Tone

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Après avoir adopté un profil bas, Barack Obama change de registre. Samedi, le président américain a appelé le gouvernement iranien «à mettre fin à tous les actes de violence et d’injustice contre sa propre population». «Le gouvernement iranien doit comprendre que le monde le regarde. Nous pleurons chacune des vies innocentes perdues», souligne le communiqué publié par la Maison-Blanche. «Le droit universel au rassemblement et à la liberté d’expression doit être respecté, et les États-Unis se tiennent aux côtés de ceux qui cherchent à exercer ce droit», ajoute-t-il. Au même moment, plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés devant la Maison-Blanche, à Washington, mais aussi à New York et Los Angeles, en soutien aux protestations en Iran.

Cette mise au point intervient alors que le débat fait rage depuis plusieurs jours à Washington sur l’attitude à adopter face aux événements en Iran, Barack Obama essuyant de sévères critiques pour ses propos jugés trop «tièdes». Mardi dernier, au quatrième jour des manifestations en Iran, il avait dit avoir de «profondes inquiétudes» à propos de la présidentielle du 12 juin, tout en estimant qu’il ne serait «pas productif» pour les États-Unis de se mêler de politique intérieure iranienne.

«Le monde vous observe»

Toute la semaine dernière, l’opposition républicaine est montée au créneau pour déplorer le «silence» du président et l’exhorter à ne pas rater un virage historique. «Le no comment n’est pas une option», a déclaré pour sa part l’ancien secrétaire adjoint à la Défense, Paul Wolfowitz, dans un éditorial sans concession publié par le Washington Post.

Vendredi soir, les deux Chambres du Congrès ont finalement voté, à une écrasante majorité, une résolution soutenant les Iraniens «qui adhèrent aux valeurs de liberté, de droits de l’homme». Dans la foulée, Barack Obama a averti le gouvernement iranien que «le monde l’observe», dans une interview à la chaîne de télévision CBS News. Il s’est toutefois gardé de condamner le pouvoir iranien ou de dénoncer les fraudes électorales, comme nombre de dirigeants européens.

Car même s’il est bien conscient de ne pouvoir rester inerte face à la tournure dramatique des événements, Barack Obama reste attaché à une position prudente, jugée encore trop «timide» par ses adversaires républicains. Une ligne qui s’explique au moins par deux raisons. D’abord la crainte que ses propos n’affaiblissent les opposants de Mahmoud Ahmadinejad en leur valant d’être taxés de «proaméricains», dans un contexte où les relations avec Washington demeurent un sujet d’une extrême sensibilité en Iran.

La question clé du nucléaire justifie également l’attitude précautionneuse de Barack Obama. À Washington, on reste en effet convaincu que Mir Hossein Moussavi demeure tout autant attaché que Mahmoud Ahmadinejad à la poursuite du programme nucléaire dont le sort repose in fine dans les mains de l’ayatollah Ali Khamenei.

C’est d’ailleurs le choix du guide suprême, en validant la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, qui aurait décidé le chef de la Maison-Blanche à hausser ses critiques d’un cran, estiment les analystes dans la presse américaine. Sa politique iranienne, fondée sur le pari de la main tendue à Téhéran, n’échappera pas à une réévaluation, jugent nombre de ces observateurs.

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