A Test of the Future

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Ce mardi à minuit, les forces armées américaines devront avoir quitté les villes irakiennes, pour y laisser la responsabilité de la sécurité aux seules forces de police et militaires locales. Cette échéance sera tenue. Les deux parties y trouvent leur compte. Mais les problèmes de l’Irak post-Saddam Hussein resteront loin d’être résolus.

Cette date du 30 juin – et celle du 31 décembre 2011 pour l’évacuation totale de l’Irak – n’est pas l’œuvre de Barack Obama, même si celui-ci n’aura eu aucun mal, bien au contraire, à s’en accommoder : George W. Bush avait conclu à l’automne 2008 les négociations avec le régime irakien qu’il avait lui-même mis en place, et qui – ingrat – s’avérait d’ailleurs plus retors que prévu. C’est que les Américains se sont assez rapidement rendu compte que l’aventure irakienne pouvait se muer en cauchemar.

La solution choisie, mais y en avait-il d’autre dès lors que l’invasion de l’Irak était consommée ?, fait furieusement penser à ce qui se passa au Vietnam du Sud dans les années 70. Là aussi, les Américains armèrent et formèrent une armée locale, qu’ils assistèrent un certain temps. En Asie du Sud-Est, cependant, le départ des Américains se traduisit par une déroute rapide et cuisante du régime « ami ».

L’avenir de l’Irak ne rassure pas davantage. Les démons du communautarisme entre chiites et sunnites, lâchés telle une boîte de Pandore ouverte par les Américains sans trop de réflexion, risquent de reprendre le dessus et cela à court terme peut-être. Pendant ce temps, les Kurdes, dans le Nord, seront tentés de cimenter leur autonomie de facto… Tout cela sans même évoquer un scénario qui hante beaucoup d’esprits au Moyen-Orient comme sur les bords du Potomac : l’Iran des ayatollahs ne voudra-t-il pas imposer sa domination sur son voisin, profitant du vide que laisseront les Américains ?

Il n’y a en fait pas de bonne solution. Conquérir l’Irak exsangue de Saddam Hussein se sera révélé bien plus aisé que de quitter le pays en bon ordre. Si la sagesse qu’on prête à Obama lui permet d’éviter une guerre civile, le pire sera évité. Mais le prix, alors amer, sera peut-être de devoir constater que, en l’état, seul un régime fort peut tenir l’Irak hors des sentiers de la guerre.

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