C’est aujourd’hui la fête des Américains. Leur avez-vous acheté un cadeau? Je sais, pas besoin, ils ont déjà tout, nos riches voisins. Ce sont les meilleurs, ce sont les plus fins. On écoute leur musique, on regarde leurs films, on achète leurs produits. Ce sont les maîtres du monde! Tout pour nous rendre jaloux. Au moins, avant, on pouvait dire que leur président était nono. Ça nous faisait du bien. Ça nous rassurait sur nous-mêmes. À quoi ça sert d’être puissant, si c’est pour être dirigé par un innocent? Vaut mieux être petit et dirigé par Charest. Ce n’est pas Churchill, ni Jules César, mais au moins il sait comment manger un bretzel. Bush était une farce mondiale. On lui garrochait nos souliers. Il était le symbole du déclin américain. On les plaignait, nos riches voisins.
Mais depuis Obama, plus personne ne rit des yankees. En plus de tout avoir, les Américains ont maintenant la superstar des chefs d’État. Un orateur de génie, un homme posé, réfléchi, sportif et ouvert d’esprit. Obama est l’idole mondiale. On lui garrocherait nos soutiens-gorge. Il est le symbole de la grandeur américaine. Ils font chier, nos riches voisins.
Ma blonde arrête de respirer dès qu’il passe à la télé. Les Américains sont passés d’Homer Simpson à Brad Pitt. Du dernier des cons au premier des bons. Obama a tant de prestance que tous les autres leaders de la planète ont l’air de marguilliers de paroisse à côté de lui.
Et savez-vous quelle est la plus grande qualité d’Obama? C’est la plus grande qualité américaine. The man is cool. Il est à l’aise dans toutes les circonstances, comme seul un Américain sait l’être.
L’avez-vous vu tuer une mouche lors d’une entrevue? Une mouche tournait autour de lui pendant qu’il répondait aux questions du journaliste. Il est resté relax. Une petite tape de la main de rien du tout, la mouche s’est couchée. Il a souri. Il a montré du doigt l’insecte sur le plancher pour que la caméra zoom dessus. Il n’a jamais semblé agacé. Au contraire, ça l’amusait. C’est ça être cool, c’est quand tout semble nous amuser un peu. Pas trop. Juste un peu. Même les dangers, mêmes les embûches. Même être président des États-Unis.
Le comble du cool, c’est Bugs Bunny. Le malin lapin n’est jamais décontenancé. Il a beau avoir un chasseur armé d’un gros fusil à quelques pouce de lui, il grignote sa carotte calmement. Ça ne sert à rien de s’énerver, ça ne l’aidera pas à s’en tirer.
C’est la plus belle qualité du peuple américain. Promenez-vous sur les boardwalks d’Old Orchard ou de Wildwood, un matin de juillet, c’est facile de différencier le Québécois de l’Américain. Le Québécois est nerveux, pressé, il se dépêche de tout visiter comme s’il n’avait pas le droit d’être là. Il tire sur son speedo qui lui remonte la bourse. Il angoisse de voir le ciel s’ennuager. Quand il croise des gens, il accélère le pas pour rejoindre sa gang. L’Américain déambule peinard, l’air content. Il prend son temps comme si le boardwalk lui appartenait. Il est bien dans ses grands bermudas beiges, les valseuses confortables. Il est heureux qu’un nuage lui fasse un peu d’ombre. Quand il croise des gens, il leur dit «Good morning», un grand sourire aux lèvres.
L’Américain profite de la vie. Le Québécois essaie que la vie ne profite pas de lui.
Le cool américain n’est pas le flegme britannique. Dans le flegme britannique, il y a quelque chose d’aristocratique, il y a de la distance, de la réserve. L’Anglais est bien dans sa petite bulle. Dans le cool américain, il y a quelque chose de démocratique, il y a de la proximité, de la chaleur. L’Américain est bien dans sa belle grosse bulle extra-large, avec tout le monde dedans.
Bien sûr, tous les Américains ne sont pas cool, ils ont leurs prêcheurs hystériques, leurs généraux disjonctés, leurs colons frustrés. Mais ils ont quand même assez de cool pour avoir élu le cool des cool à leur tête.
Le gouvernement américain a commis des horreurs: au Vietnam, en Amérique du Sud, en Irak, et chez lui, on n’a qu’à se rappeler le traitement des victimes de Katrina en Louisiane. Mais avec la puissance dont il dispose, c’est bête à dire, ça pourrait être bien pire.
C’est la faction cool qui tempère les ardeurs et les ambitions de cet empire. C’est ce côté bon enfant, easy going, qui ramène ce géant à des dimensions humaines.
En ce 233e anniversaire de l’indépendance américaine, je souhaite aux Américains de garder leur côté bon enfant encore longtemps. Qu’ils cherchent toujours à s’amuser, mais jamais à nos dépens. Que leur soif de profits n’empêche jamais des enfants de pouvoir boire, de pouvoir vivre. Bref, que les Américains montrent le chemin de la paix, qui permettra à tous les peuples de pouvoir être cool à leur tour.
Si Barack Obama peut se débarrasser du côté sombre de l’Amérique, comme il se débarrasse d’une mouche, alors c’est la planète en entier qui fêtera les États.
Happy birthday, guys! Que God soit cool avec tout le monde!
I don’t know about this article. My limited experience with French Canadians are that they all have a really dark side and seem to be born with extremely complex personalities. They’re also wonderful lovers. The worst thing I can say about them is they aren’t happy people, but that strikes me as being an indication that they’re realists. And when they’re lowlifes, boy are they lowlifes! They’re also highly neurotic and they always strike me as being desperate and fatalistic fugitives from some sort of dismal but unstated fate that’s waiting in the wings to swallow them up in the end. They strike me as being a sort of pre-historic French people, like if French and Neanderthal had gotten together for breeding purposes. (what an ungodly union!)
That said, I really like them. Particularly their women.