Goldman Sachs: For Better or For Worse?

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Goldman Sachs: pour le meilleur ou pour le pire?

Dire que Goldman Sachs suscite la controverse est en-dessous de la vérité. Entre ceux qui admirent la vénérable firme pour son professionnalisme, son talent et son sens du client puissant et riche- et ceux qui la considèrent comme le cœur d’un réseau qui en fait une machine à produire des revenus quasiment invincibles, le débat n’est pas prêt de se terminer.

Et il y a incontestablement des éléments des deux qui expliquent le succès de la firme et sa capacité d’obtenir les mandats les plus prestigieux. Et pourtant, le gros de son activité se fait pour compte propre, et non comme agent de ses clients.

Je ne crois pas que ce soit un délit d’avoir a la tête de Goldman Sachs en Europe Peter Sutherland, ancien ministre et commissaire européen d’origine irlandaise, ou d’avoir vu se succéder Mario Draghi durant son « intérim » entre le Trésor italien et la Banca d’Italia et Mario Monti, le commissaire européen en charge de la concurrence. Sans oublier que ses deux présidents précédents sont respectivement Gouverneur du New Jersey et ancien Secrétaire au Trésor. Et, d’une certaine manière, toutes les grandes institutions financières font la même chose dans tous les pays avec un succès qui n’atteint pas a la cheville de l’art consomme de Goldman Sachs…et la jalousent.

Mais aujourd’hui nous fournit un raccourci saisissant des deux faces de Goldman Sachs : depuis qu’hier une analyste prédisait des résultats record, le marche est monte de plus de 2% et a reçu ce matin avec bonheur l’annonce d’une croissance de 65% du bénéfice net de la firme. Comme elle a remboursé les avances du Trésor américain et est libre de rémunérer ses dirigeants comme elle l’entend, j’en connais qui se frottent les mains à la perspective des milliards qui seront distribués en fin d’année sous forme de bonus.

Tout cela ne serait rien si le Financial Times n’avait titré en première page de son édition américaine sur le fait que, dans la foulée de la déconfiture de Lehman Brothers, les patrons de Gioldman Sachs ont vendu $ 700 millions de leurs titres. Et ce, malgré le fait qu’ils venaient de bénéficier d’un « soutien » de $ 10 milliards du Programme de « Troubled Asset Relief Programme » (TARP) du Gouvernement américain, celui-là même qu’ils viennent de rembourser. Ces ventes coïncident aussi à des augmentations de capital : je me demande ce qu’en pense le « Sage d’Omaha » Warren Buffet qui y est allé de quelques milliards.

Derrière ce mouvement pourraient s’être dessinés des « margin calls » sur les dettes de ces dirigeant(e)s qui empruntaient pour acheter leurs actions. Goldman Sachs a même du débourser $ 60 millions pour financer les difficultés de trésorerie de deux de ses dirigeants en 2008.

Tout cela tombe évidemment tres mal, et il est difficile d’imaginer comment le Capitole réagit à une situation qui s’est développée lors de prêts faits notamment à Goldman Sachs … sous la houlette de Hank Paulson, ancien Président de Goldman Sachs, comme Secrétaire au Trésor. On lui attribue, a mon avis à tort, d’avoir sauvé AIG pour empêcher un « trou » de $ 12 milliards à son principal banquier, Goldman Sachs.

Tout cela fait mauvais genre, créera des remous à Washington au moment où le FDIC essaie de sauver le bilan de $ 75 milliards de prêts à la consommation de la CIT, principal prêteur des particuliers et des PMEs.

Plus que jamais, l’adage « on ne prête qu’aux riches » prend toute sa signification.

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