A Chicago, Obama peut se dire du Midwest. A Accra, il pourra parler comme un Africain. Au Caire, il avait montré une réelle affinité pour le monde musulman où il a grandi gamin. Chez un autre, ces identités multiples seraient synonymes de conflits et de ressentiments. Barack Obama, lui, est à l’aise avec toutes ses facettes. Il n’en récuse aucune. Il assume cet harmonieux et complexe métissage. C’est certainement pour cette raison que les jeunes Africains le voient comme «l’un des leurs». La popularité d’Obama dans le continent de son père est émouvante et profonde. Elle est aussi positive. Ce n’est pas un hasard si Obama a choisi le Ghana comme première étape pour revenir à ses racines depuis qu’il est président. Premier pays d’Afrique à se libérer de la colonisation, le Ghana est un Etat africain et démocratique. Un symbole qui va à l’encontre des clichés, entendez le discours de Sarkozy à Dakar sur la malédiction africaine. Le Ghana est un pays qui a su lutter contre la corruption et le tribalisme, un des rares pays du Sud qui atteindra les objectifs économiques et sociaux dits du «millénaire». Si le Ghana, avec quelques autres comme le Bénin, peut être ce pays exemplaire, pourquoi pas le reste de l’Afrique ? Dans le destin de ce pays, il y a comme une similitude avec la trajectoire exceptionnelle mais aussi authentique d’Obama. Il n’y a pas de fatalité de l’échec, de la corruption, des maladies ou des guerres. Comme le dit joliment Bono, «l’Afrique n’est pas seulement le pays d’Obama.C’est aussi le nôtre. C’est là où est née l’humanité». Nous sommes tous des Africains.
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