The Sixties

<--

«Fly me to the Moon, let me sing among those stars», «Emmène-moi sur la Lune, laisse-moi chanter dans ces étoiles», chantait, dès 1964, Frank Sinatra. Quatre ans plus tard, avec l’aide de la Nasa, Stanley Kubrick embarquait la Terre dans 2001, l’Odyssée de l’espace. Dix-huit mois avant que Neil Armstrong fasse «son petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité», devenu l’une des scies du XXe siècle. Ajoutez Tintin, inconnu il est vrai aux Etats-Unis, et le rêve et les mythologies ont bien devancé Apollo. Quarante ans plus tard, Armstrong (Neil, pas Lance), Aldrin et les autres ont un parfum d’antan : les sixties vieillies. Coupes de cheveux bien réglées des astronautes et design Pierre Cardin des vaisseaux spatiaux.

1969, c’est aussi Woodstock, qui enchanta le même été que la «conquête de la Lune». Année aussi d’Easy Rider, de Hair et des luttes violentes, de Chicago aux Brigades rouges, de Nixon à Arafat. Alors que dit la Lune, quarante ans plus tard, au milieu du chaos de ce siècle ? Les images font toujours rêver, même en noir et blanc. L’Union soviétique, la grande rivale d’alors, a disparu, la Lune est oubliée et les astronautes sont des vieux messieurs qui marchent à petits pas. Il reste le moonwalk, le vrai, l’original. Le 20 juillet est aussi cette matrice culturelle sans fin à laquelle se sont essayés tous les grands écrivains américains du siècle (dernier), de Mailer à Updike, en passant par Tom Wolfe. La musique et Hollywood aussi n’ont jamais oublié le Dark Side of the Moon.L’espace est bien cette dernière frontière, mais aujourd’hui imaginaire, une utopie douteuse, loin des certitudes de la Nasa et de Kennedy. Retour sur Terre.

About this publication