Obama Passes the Six-Month Mark

Edited by Robin Silberman and Alex Brewer

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Obama : le cap décisif des six mois au pouvoir

Thierry Portes

24/07/2009 | Mise à jour : 09:34 | Commentaires 36 | Ajouter à ma sélection

Entré dans une zone de turbulences, Barack Obama cherche, par un succès sur la réforme de l’assurance- maladie, à maintenir sa relation de confiance avec les Américains.

Candidat de tous les espoirs, de tous les possibles, et auteur d’une formule, «Yes we can», propre à aiguiser toutes les imaginations, Barack Obama est aujourd’hui confronté, six mois après sa prise de fonction, au «retour du réel».

Le doute s’insinue. Grandissent les attentes qui n’ont pas encore été satisfaites. Et la cote de popularité du 44e président des États-Unis vacille. Les américains sont encore 55 % à le soutenir, mais le nombre des mécontents et des sceptiques ne cesse de grossir, selon un sondage de l’Associated Press. L’enquête de Gallup pour USA Today souligne, quant à elle, que la popularité de l’actuel locataire de la Maison-Blanche est désormais moindre que celle de son prédécesseur George W. Bush à la même période de son mandat.

Avec sa décontraction naturelle, Barack Obama avait franchi aisément le cap symbolique des 100 jours au pouvoir. Au printemps dernier, il nageait encore en plein état de grâce. Mais les six mois au pouvoir sont un cap autrement difficile à passer.

Victoire psychologique

Élu pour vaincre la crise économique en Amérique et rompre avec l’image des États-Unis laissée par George W. Bush à l’étranger, le nouveau président ne peut encore se prévaloir d’aucun succès tangible. Même l’homme le plus puissant sur terre n’est pas à même en six mois de régler une crise économique comparable à celle de 1929 ; les guerres en Irak et en Afghanistan, le bras de fer avec l’Iran, celui avec la Corée du Nord ; la brouille avec la Russie, le contentieux israélo-palestinien… Comment une solution aurait déjà pu surgir sur un de ses dossiers ?

C’est encore trop tôt. Mais dans le temps symbolique et médiatique dans lequel sont plongés les électeurs, cela peut être presque trop tard. C’est pourquoi Barack Obama fait aujourd’hui le «forcing» pour passer sa réforme de l’assurance-maladie avant la pause estivale. Ce succès trancherait avec l’échec de Bill et Hillary Clinton dans ce même domaine. Et en attendant que les effets de cette réforme ne se fassent sentir – un creusement des déficits, prédisent les républicains, un retour de la confiance, répond la Maison-Blanche – le vote par le Congrès serait une victoire psychologique permettant à Barack Obama d’à nouveau affirmer : «Yes, we can».

L’heure n’est pas venue de faire la liste des promesses non tenues. Mais on peut commencer à douter que Barack Obama parvienne à fermer la prison de Guantanamo, comme il s’y était engagé, un an après son arrivée au pouvoir. Seuls onze détenus ont à ce jour été libérés. Le retrait des troupes d’Irak d’ici à fin 2011 est un objectif encore incertain. Le système de régulation financière, qu’il a juré de mettre en place, est toujours âprement combattu par les milieux bancaires et financiers. Et, comme l’avouait récemment le responsable du budget à la Maison-Blanche, dans le domaine économique et social, «il faut être patient».

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