Bill Clinton in Pyongyang: A Trip without a Future?

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Après des négociations que l’on devine longues, l’ancien président américain est revenu de Corée du Nord en compagnie des deux journalistes américaines détenues par Pyongyang… Mais que restera-t-il de tout cela?

Le tour est joué. En moins de 24 heures, Bill Clinton, dépêché à Pyongyang pour obtenir la libération de deux journalistes américaines détenues depuis le 17 mars, a obtenu leur grâce. L’ex-président des Etats-Unis a pu ramener nos deux confrères dans son avion. L’une et l’autre avaient été condamnées en juin à 12 ans de travaux forcés pour avoir franchi illégalement le territoire nord-coréen depuis la Chine.

Lire aussi… le commentaire de Philippe Coste, notre correspondant aux Etats-Unis, sur son blog.Ce séjour inédit a fait l’objet de commentaires contradictoires, à Pyongyang et à Washington. Selon la presse officielle nord-coréenne, Bill Clinton était porteur d’un message de Barack Obama, ce que la Maison-Blanche dément. L’agence officielle KCNA ajoute que le mari de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a présenté des excuses à Kim Jong-il pour le comportement des journalistes, ce que nie aussi l’administration Obama. En fait, selon Washington, la Corée du Nord avait déjà accepté de libérer les jeunes femmes avant le début de la visite.

Nul doute que la liberté de Laura Ling et de Euna Lee a fait l’objet de longues négociations entre les deux pays. Car le séjour de l’ex-président américain, marqué en particulier par un dîner en compagnie de Kim Jong-il, intervient alors que les relations entre les deux pays sont particulièrement fraîches.

Au-delà de l’excellente nouvelle que représente la libération de deux journalistes, l’événement ne changera rien au rapport de force dans lequel Pyongyang et Washington restent engagés. Personne, au sein de l’administration américaine, n’a oublié l’essai nucléaire et les tirs de missile réalisés en mai par la Corée du Nord…

Mais alors, que restera-t-il de tout cela? D’abord, un coup médiatique du régime nord-coréen, aux yeux duquel l’essentiel consiste toujours à se faire respecter (quitte à user de moyens peu respectables). Et, ensuite, la réalisation d’un vieux rêve pour Bill Clinton. Ce dernier n’a jamais fait mystère du fait qu’il souhaitait se rendre en Corée du Nord avant la fin de son second mandat. A l’époque, le déplacement lui avait été déconseillé pour des raisons politiques. Voilà qui est fait!

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