Obama ne marche pas sur l’eau. Sa campagne, son élection, ses premiers pas auraient pu faire croire à un prodige du pouvoir ignorant les pesanteurs de la politique et les réalités de l’économie. Arrivé à la Maison Blanche en plein cœur d’une crise majeure, dans un pays embarqué dans deux guerres douteuses, Obama avait conservé tout à la fois son cool légendaire et une popularité inentamée.
La grande ambition de son mandat, sa grande promesse électorale, la réforme du système de santé, a eu raison de ces miracles. Le Président est tombé dans les sondages, ses électeurs désormais doutent. Ils ont vu ses limites. Les maladresses de la Maison Blanche, les résistances des contre-pouvoirs aux Etats-Unis – le Congrès, les médias, les lobbys – l’ont mis en difficulté. La réforme de la santé, la «sécurité sociale», est pourtant vitale pour des raisons autant éthiques qu’économiques dans un pays plombé par des millions d’Américains sans assurance santé. Mais l’intervention de l’Etat, perçue comme trop lourde en ce secteur, demeure un tabou.
Ce projet finira vraisemblablement par passer à l’automne. Mais il sera édulcoré et en deçà des engagements de campagne du Président. Obama pourra néanmoins se targuer d’avoir réussi là où Clinton, réputé l’ultime politicien, avait échoué. Son prochain rendez-vous sera l’économie, où se jouera sa présidence. Ces dernières semaines, des indices montrent des signes de reprise pour les entreprises et les banques. Mais Obama sait que c’est sur le chômage qu’il recouvrera la confiance de ceux qui l’ont élu et cru en lui.
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