Edited by Robin Silberman and Alex Brewer
Barack Obama a eu, hier, 48 ans. Mais aucune star n’est venue lui chanter d’une voix sensuelle « Happy birthday, dear Mister President », comme l’avait fait Marilyn Monroe pour le 45ème anniversaire de John F. Kennedy. Sans doute l’initiative aurait-elle été diversement appréciée, à l’heure où les médias américains n’ont plus les yeux de Chimène pour leur président.
Ingrate Amérique qui l’a attendu, souhaité, adulé, à l’excès. Six mois plus tard, elle lui reproche d’aller trop vite dans les réformes, ou pas assez. Six mois plus tard, elle commence à déchanter. Six mois plus tard, comme saturée, elle l’accuse d’omniprésence médiatique.
Est-ce la dure loi du genre quand on gouverne au XXIème siècle ? Ce procès en hyperprésidence en rappelle un autre. Celui instruit contre Nicolas Sarkozy.
Les deux hommes se ressemblent autant dans l’exercice du pouvoir qu’ils sont différents physiquement. La raison en est simple : tous les deux ont été élus avec l’impératif devoir de changer leur pays. Obama pour rompre avec l’ère Bush : plus d’écoute, moins d’intempérance, plus de solidarité. Sarkozy pour rompre avec les pratiques usées d’une gouvernance quasi monarchique : plus de proximité, moins de tempérance, plus de volonté.
Le premier avait pour mandat de rendre les États-Unis plus présentables à la face de la planète. Le second, de moderniser la France pour la préparer aux nouveaux défis de la concurrence internationale.
Sans tarder, l’un et l’autre se sont attelés à la tâche. Et tentent de convertir leurs nombreuses, très nombreuses promesses en réalisations visibles. Mais, comme le dirait La Palisse, le monde ne se refait pas en un jour.
En fait, deux principaux reproches leur sont adressés. Le premier, de s’immiscer dans tous les dossiers, jusqu’au moindre fait de société. On ne compte plus les fois où le président français se substitue à l’un de ses secrétaires d’État pour des histoires en apparence mineures. Outre-Atlantique, l’intervention d’Obama dans l’affaire Gates, du nom du professeur noir arrêté chez lui, a notamment fait couler beaucoup d’encre.
Autre reproche, confondre communication avec action. Ils parlent beaucoup, tous azimuts, occupent le terrain plutôt que de travailler aux changements essentiels.C’est oublier que la crise financière a modifié leur feuille de route respective. C’est omettre aussi que la schizophrénie des peuples est grande. Et est-ce la faute d’Obama et de Sarkozy si mondialisation et ultramédiatisation, réalités indissociables à notre époque, ont bouleversé le temps politique ?
Dans le vaste zapping planétaire, tout devient urgence. L’hyperprésidence est donc la réponse à une demande contemporaine dont l’impatience n’a d’égale que l’insatiable curiosité.
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