Lion of the Senate

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Le décès du sénateur Edward « Ted » Kennedy annonce la fin d’une époque, ainsi que d’une dynastie familiale qui a marqué la politique américaine depuis les années 1950.

Peu de familles ont subi un destin aussi tragique que le clan Kennedy. John et Bobby ont été assassinés et le fils de l’ancien président, John F. Kennedy Jr, est mort dans un accident d’avion à 38 ans. Seul Edward aura réussi à dépasser les 70 ans.

Les trois frères ont eu des visées présidentielles. John a habité la Maison-Blanche pendant près de trois ans jusqu’au 22 novembre 1963. Bobby a occupé le poste de Procureur général avant de se lancer dans la course à l’investiture démocrate en 1968. On ne saura jamais s’il aurait gagné. Il est tombé sous les balles d’un assassin en Californie. Ted Kennedy a tenté de supplanter Jimmy Carter en 1980 mais a mordu la poussière. Cette défaite salutaire lui permit de demeurer sénateur du Massachussetts de 1962 à 2009 et de laisser son empreinte sur une myriade de projets de lois.

Héritage prodigieux

Son héritage politique, prodigieux selon ses collègues, amis et adversaires, restera malheureusement taché par des événements turbulents survenus au cours de sa carrière sénatoriale. La mort par noyade en 1969 d’une ancienne adjointe de Robert Kennedy, Mary Jo Kopechne, dont il a été tenu responsable, le hantera tout au long de sa vie politique. Ses excès d’alcool et ses frasques personnelles lui ont également nui à plusieurs reprises. Malgré tout, c’était un Kennedy, avec ses forces et ses faiblesses, et les électeurs du Massachussetts ne l’ont jamais abandonné. Avec raison.

Au fil des décennies, ce membre d’une richissime famille a défendu avec acharnement la cause des plus défavorisés de la société américaine. Il aura lutté jusqu’à la fin pour l’établissement aux États-Unis d’un système d’assurance santé universel. C’était la cause de sa vie, disait-il.

Allié

À ce chapitre il fut l’un des plus puissants alliés du président Obama au Sénat. Il fut d’ailleurs l’un des premiers Démocrates influents à appuyer la candidature d’Obama à la présidence.

L’histoire a fait de John et Robert Kennedy des martyrs. Ils sont morts dans la force de l’âge, en pleine ascension, alors qu’ils suscitaient de grands espoirs au sein de la société américaine. Auraient-ils commis eux aussi des erreurs s’ils avaient survécu ? Sans doute.

La carrière publique de Ted Kennedy s’étend sur une cinquantaine d’années. L’homme politique et sa vie privée ont été systématiquement décortiqués et ses défauts ont été grossis sous la loupe médiatique.

D’autres que lui auraient tout abandonné. Mais Ted Kennedy, mû par un idéalisme et un courage peu communs, a choisi de relever les défis.

Personne ne met aujourd’hui en doute la contribution législative du « Lion du Sénat ». De fait, le plus jeune frère Kennedy, même s’il ne dépasse jamais la notoriété de ses frères, aura fini par laisser une marque plus profonde sur la vie quotidienne des citoyens américains.

À quatre voies ?

Réduire l’avenue King Edward à quatre voies ? Non, mais, les personnes favorables à cette option empruntent-elles vraiment cette avenue – parfois boulevard, parfois « trail à vaches » -, qui relie les autoroutes 5 et 50 du côté québécois à l’autoroute 417 sur la rive ontarienne?

Après des années de travaux et de bouchons interminables, les automobilistes devront-ils s’attendre à d’autres travaux et, pire, à subir la congestion routière qui résulterait d’un rétrécissement permanent de l’avenue King Edward ?

Le syndrome « pas dans ma cour » atteint ici des sommets. Ils seront nombreux ceux qui appuieront la solution à quatre voies mais qui s’opposeront du même coup à la construction du nouveau pont dans le corridor de l’Île Kettle.

Le comité municipal des transports consultera bientôt le public, dont il connaît déjà le pouls, au sujet des options pour l’avenue King Edward.

Ça augure mal…

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