Obama’s Health Care Reform

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Barack Obama a misé le tout pour le tout en décidant de s’adresser au Congrès et aux Américains pour les convaincre que son projet de réforme sur la santé demeurait sa plus grande priorité. Le combat est ardu et d’autres avant lui n’ont pas réussi à les persuader de son bien-fondé.

Le président a ainsi pu préciser et expliquer sa pensée. En agissant de la sorte, il a repris les rênes d’un projet qui a été passablement malmené au cours des derniers mois grâce à une campagne de peur habilement orchestrée où les enjeux proposés ont été supplantés par des interprétations faussées et des gestes insensés.

Son discours de mercredi, qui a été qualifié de meilleure allocution depuis son investiture, permettra vraisemblablement de remettre les pendules à l’heure et de rappeler aux Américains pourquoi ils l’ont élu à la présidence. Depuis son élection, Barack Obama n’avait pas eu à subir avec autant de hargne et de haine les foudres de ses opposants. Il a lui même avoué qu’il avait laissé trop de place à l’ambiguïté, une situation qui a aidé ses adversaires qui se sont vautrés dans un populisme de bas étage.

Il faudra encore du temps et plusieurs concessions pour que le président puisse faire avaler la pilule de la réforme de l’assurance-maladie aux républicains qui la dénoncent en brandissant les spectres de la mort et de l’euthanasie. Il devra aussi continuer de tendre la main aux démocrates au sein même de son parti qui s’inquiètent des changements importants qu’il propose.

Le président américain a de grandes ambitions pour son pays où les lobbys des assureurs ne cessent de se faire entendre. Pendant ce temps, plus de 46 millions d’Américains ne bénéficient toujours pas d’une couverture santé selon les plus récents chiffres. Pire encore, les États-Unis sont le seul pays industrialisé à ne pas offrir de protection universelle à ses citoyens.

Le président doit convaincre qu’au-delà de la partisanerie et des 900 milliards $ prévus sur 10 ans, sa réforme est essentielle à la survie du pays.

Comme le soulignaient plusieurs quotidiens américains au lendemain de son discours, Barack Obama doit se rappeler qu’il ne fait plus campagne. Il n’a plus à agir comme un candidat à la présidence mais plutôt comme le grand patron de la Maison-Blanche. Espérons que son intervention permettra de faire progresser le dossier toujours bloqué au Congrès et de dissiper une certaine confusion. Sa détermination, son côté combatif retrouvé et son ouverture face à certaines propositions de changement devraient permettre, en bout de ligne, l’adoption de la réforme. L’échec n’est pas envisageable.

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