A Promise to “Redefine the Nation”

<--

Le défunt Ted Kennedy a dit un jour que celui qui réformerait le système de santé américain «allait redéfinir la nation». En faisant de l’assurance maladie la priorité de son début de mandat, Barack Obama a lancé bien plus qu’une énième bataille politique au Congrès. Le nouveau président teste ici sa propre capacité à tenir sa plus belle promesse de campagne, celle d’une nouvelle Amérique, moins individualiste et plus collective, prête à se réinventer. Avant lui, nombreux sont ceux qui se sont brisés sur les écueils de l’accès au soin pour tous, Hillary Clinton notamment qui, alors première dame, n’a jamais pu remplir la mission que lui avait confiée son président de mari. L’hystérie dans laquelle se sont déroulés les débats témoigne de la difficulté de convaincre cette portion d’Américains pour qui le seul terme de «santé publique» reste synonyme d’une atteinte aux libertés et d’un insupportable diktat de l’Etat fédéral. L’extrême droite en a profité pour se requinquer aux improbables cris «d’Obama nazi» ou «d’Obama communiste». La réalité est que le système actuel de santé aux Etats-Unis est une aberration. Avec des coûts exorbitants et 48 millions de personnes sans assurance. En août, Obama parlait d’une «obligation morale» en évoquant la réforme qu’il a déjà été contraint d’édulcorer. Devant le Congrès, dans un contexte de crise économique, il aura besoin de tout son talent oratoire pour convaincre. S’il perd ce combat, c’est son propre rêve qu’il écorne.

About this publication