Europe and the U.S.: The Controversial Issues

<--

Europe-Etats-Unis, les dossiers qui fâchent

Les Etats-Unis et l’Europe ne sont pas forcément d’accord sur tous les points importants abordés au G20.

Règles comptables

LE CONFLIT. Faut-il compter les valeurs au cours du marché ou à leur cours d’achat? L’Europe et les Etats-Unis n’ont pas les mêmes normes de comptabilité, ni pour les banques ni pour les autres entreprises. Par exemple, la Deutsche Bank est deux fois plus riche selon la comptabilité européenne que selon la règle américaine. Pour les banques, l’Amérique promet d’appliquer un jour les standards européens, désormais jugés plus rigoureux. Mais ce n’est qu’une promesse.

L’ENJEU. L’accès aux financements et aux crédits. L’harmonisation des règles doit permettre de comparer clairement l’état financier des entreprises et celui des banques et d’avoir une vision de l’économie davantage orientée vers le long terme.

Bonus des traders

LE CONFLIT. “Pourquoi devrions-nous plafonner les primes de banquiers de Wall Street mais pas celles des entrepreneurs de la Silicon Valley ou des joueurs de la NFL (la ligue de football)?”, s’est faussement interrogé Barack Obama. Le président américain a dit non au trio Sarkozy-Merkel-Brown, qui était parvenu à s’entendre sur une limite aux bonus des traders. L’Europe propose toujours un système de plafonnement en pourcentage de l’activité de la banque, mais ne fera pas un casus belli de son refus. Restent à débattre : le paiement différé des bonus sur trois ans, leur versement en partie sous forme d’actions et une éventuelle rétrocession en cas de mauvais résultats.

L’ENJEU. Les traders sont unanimement accusés d’avoir pris des risques inconsidérés sur les marchés financiers contribuant à faire plonger l’économie, encouragés par des rémunérations dépassant parfois celles de leurs PDG.

Fonds propres des banques

LE CONFLIT. Tim Geithner, le secrétaire d’Etat au Trésor, pense que la meilleure façon de solidifier les banques est d’exiger qu’elles relèvent leurs fonds propres, c’est-à-dire le montant de leur capital qu’elles doivent mettre en réserve et placer sans aucun risque. Les Européens préfèrent réserver ce principe uniquement aux banques d’affaires.

L’ENJEU. Les banques américaines, sauvées à grands frais par l’Etat, satisfont aux critères proposés par Tim Geithner. Si elles devaient s’y plier, les banques européennes seraient obligées de trouver soudainement beaucoup

d’argent et seraient affaiblies alors qu’elles prêtent davantage aux entreprises que leurs homologues d’outre-Atlantique. L’Amérique tente d’imposer un leadership

… et les points d’accord

Plans de relance

Faut-il arrêter les plans de relance tout de suite? La réponse sera non. L’Europe et les Etats-Unis savent que la reprise en cours repose pour beaucoup sur les centaines de milliards d’euros publics injectés dans l’économie. Ils s’accordent à juger la conjoncture fragile. Pas question donc d’arrêter les aides. Plus tard, les stratégies pour sortir des plans de relance (exit strategies) seront coordonnées, promettent les sherpas des présidents. Reste à savoir comment et à éviter le protectionnisme.

Paradis fiscaux

Le G20 devrait aller plus loin dans la lutte contre les places financières opaques, même si Gordon Brown redoute de voir les îles Anglo-Normandes mises à l’index. “La révolution est lancée, elle n’est pas achevée”, dit-on à l’Elysée. L’idée est de créer un processus de sanctions à partir de mars 2010 à l’encontre des Etats qui ne respectent pas les règles de transmission d’informations sur les comptes ou transactions litigieuses.

About this publication