Climate: Obama Under Pressure

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Sur le climat, comme sur le reste, Barack Obama est un orateur formidable. Mardi à l’ONU, il n’y avait pas meilleur avocat de la lutte contre le réchauffement climatique. Une fois de plus, son argument choc était de souligner le contraste avec l’Administration précédente : «Je suis fier de dire que les États-Unis en ont fait plus pour promouvoir une énergie propre et réduire la pollution au carbone pendant les huit derniers mois qu’à aucun autre moment de notre histoire.» Certes. Mais le monde attend des actes.

À trois mois du sommet de Copenhague, la pression monte. Malgré les attentes suscitées par Obama, les États-Unis pourraient bien être le principal obstacle à un traité remplaçant le protocole de Kyoto, qui expire à la fin de 2012.

La raison en est simple : le Sénat américain n’est pas pressé de voter un projet de loi réduisant les émissions de CO2, approuvé par la Chambre des représentants. Les républicains sont tous contre et les démocrates sont divisés. La lutte contre le réchauffement climatique fait les frais du retard accumulé par la réforme sur l’assurance-maladie. En l’absence d’un vote au Congrès, Obama se retrouvera à Copenhague sans mandat de négociation.

Pendant ce temps, les autres grands pollueurs avancent. L’Europe fait la course en tête avec son paquet énergie-climat adopté sous présidence française. Le Japon du nouveau premier ministre, Yukio Hatoyama, vient de lui emboîter le pas. Même la Chine, devenue le premier pollueur de la planète et exemptée à Kyoto au titre du rattrapage de son économie, fait preuve d’une bonne volonté louable. Le président Hu Jintao s’est engagé hier à réduire «notablement» l’intensité en gaz carbonique de sa croissance économique. Reste à préciser de combien.

Jusqu’à présent, les plus récalcitrants aux États-Unis se retranchaient derrière l’apathie de la Chine pour traîner les pieds. Quant aux Européens, ils hésitaient à critiquer Obama pour ne pas gêner ses efforts vis-à-vis d’une opinion publique encore sceptique.

À mesure que se rapproche l’échéance de Copenhague, il va devenir nécessaire de faire monter la pression pour que le tournant si longtemps attendu aux États-Unis se traduise sur le plan des engagements internationaux. Tel est l’objectif du sommet proposé par Nicolas Sarkozy pour le mois de novembre. Mais, même ainsi, il ne sera pas facile, comme le souhaite le chef de l’État, de «sortir des jeux de rôle, des discours qui ne sont pas suivis d’effets, des jeux diplomatiques, pour mettre sur la table des propositions concrètes».

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