Obama’s Eloquence Is Not Enough

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L’éloquence de Barack Obama ne suffira pas

BAUDOUIN LOOS

jeudi 24 septembre 2009, 07:23

Je suis bien conscient des espoirs qui ont accueilli mon arrivée à la présidence [américaine] dans le monde. (…) Des attentes enracinées dans un espoir : que le changement est possible. » Nul doute que le discours prononcé par Barack Obama mercredi à la tribune des Nations unies fera date. Avec l’éloquence chatoyante qu’on lui connaît, le président américain s’est fait le héraut d’« une nouvelle ère de coopération multilatérale, basée sur un intérêt et un respect mutuels ».

En même temps, la communauté internationale commence à comprendre l’évidence : les discours les plus convaincants ne provoquent pas le changement. Et les meilleures intentions ne suffisent pas. En attestent les difficultés rencontrées par Obama dans un dossier qu’il a cru pouvoir prendre à bras-le-corps, celui du conflit israélo-palestinien.

La bonne idée consistait à s’en occuper au début de son mandat, non à la fin, comme Bill Clinton et George W. Bush, ses prédécesseurs, qui s’y étaient cassé les dents. La mauvaise idée, sans doute, gisait dans la volonté de s’y engager sans penser à se donner les moyens de réussir.

En l’espèce, le président américain a exigé d’Israël que cesse toute activité de colonisation des territoires palestiniens occupés. Pourquoi pas, en effet ? La colonisation est le cancer qui ronge le dossier, et sa suspension eût rapproché Israël du droit international.

Las ! l’Américain, pourtant entouré des experts les plus fins, n’avait pas anticipé la réponse israélienne prévisible, celle, donc négative, d’une coalition gouvernementale mue par une idéologie qui place justement la colonisation au cœur de son projet. Le « niet » israélien à Obama n’en fut que plus retentissant. Et l’humiliante défaite du président américain de nourrir le scepticisme des Arabes. Ceux-ci, de manière un peu paradoxale, attendaient le Messie ; ils ont trouvé un responsable jusqu’ici plutôt pusillanime, qui s’est contenté d’agiter une carotte sans oser brandir le bâton.

Il est bien trop prématuré d’en conclure que Barack Obama étrenne une présidence qui mènera inéluctablement à la déception. Mais il sera amené, dans ce dossier comme dans les autres, à montrer une détermination plus consistante pour réussir.

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