The Massacre at Fort Hood: A Warning

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Toutes proportions gardées, le massacre de Fort Hood

Semonce

Toutes proportions gardées, le massacre de Fort Hood résonne comme l’écho lointain des heures sombres du 11 septembre 2001 (11. 9. 2001). Le mythe de l’invulnérabilité des Etats-Unis, de ses institutions les plus prestigieuses, vient en effet de subir un nouveau coup de semonce. Car l’immense base de Fort Hood est à l’armée américaine ce que les tours du WTC (New York) étaient à son économie: un symbole de puissance, un centre d’action aux ramifications planétaires. Qu’un désastre d’une telle ampleur ait pu avoir lieu dans un lieu aussi sécurisé fait un peu penser à l’écroulement du WTC, à la confiance ébranlée dans tout un système. La seconde dimension intrigante du drame tient à la personnalité du tueur présumé, à ses origines notamment. A l’image des «pilotes» auteurs des attentats de 2001, formés aux Etats-Unis, l’idée que le «ver» est dans le fruit va peu ou prou ressurgir. Comme cette impression aussi, que le modèle intégrateur américain – au travers du creuset de l’armée – est en grave crise. Mais surtout, la tuerie de jeudi – dont les racines restent à déterminer – survient au pire moment. Tant l’opinion publique que Barack Obama semblent pris de vertige face aux conséquences de l’engagement américain en Afghanistan. Le président n’a pas de stratégie alternative, mais hésite à envoyer des «boys» supplémentaires, qui reviennent dans des cercueils. Devant une guerre impossible à gagner par les armes, la clef de sortie semble introuvable. Et c’est là que le massacre de Fort Hood pourrait jouer un rôle déclencheur. Sous pression, opinion, média et milieux politiques pourraient se retourner plus brutalement que prévu. Elu il y a juste une année, Obama n’a jamais eu droit à l’erreur en Afghanistan… Mais moins encore depuis ce tragique 5.11. 2009.

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