Sarah Palin Takes Advantage of the Promotion of Her Book to Make a Political Comeback

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Aux Etats-Unis, Sarah Palin profite de la promotion de son livre pour refaire surface en politique

LE MONDE | 17.11.09 | 10h10 • Mis à jour le 17.11.09 | 14h28

Washington, correspondante

Ce n’est censé être qu’une tournée de promotion littéraire, mais les médias américains se sont enflammés une nouvelle fois pour Sarah Palin et le livre où elle donne sa version de la campagne pour l’élection présidentielle de 2008. De l’hebdomadaire Newsweek, où elle figure en couverture dans son short de fitness, à l’émission télévisée d’Oprah Winfrey sur CBS, l’ex-colistière de John McCain suscite partout les mêmes interrogations : pourquoi autant de passion ? A-t-elle un avenir politique ou seulement médiatique ? Nuit-elle ou profite-t-elle au Parti républicain ?

Avant même sa sortie officielle, mardi 17 novembre, le livre est classé en tête des ventes sur Amazon.com. L’éditeur, Harper Collins, a versé 1,25 million de dollars d’avance. Sarah Palin a “cette qualité que tout homme politique voudrait avoir, a dit le sénateur républicain du Tennessee Lamar Alexander. Elle suscite l’intérêt”.

Le titre – Going Rogue : an American Life – peut se traduire comme un avertissement : “En voie de rébellion” ou “Sur le point de faisant cavalier seul”. L’expression avait été employée en octobre 2008 par des membres de l’entourage de John McCain, qui se plaignaient que la colistière n’en fasse qu’à sa tête. Cette fois, c’est elle qui attaque, affirmant que le camp McCain a tenté de lui dicter ses réponses, ses tenues de campagne et même ses menus.

A un an des élections législatives de 2010, Sarah Palin commence une tournée de promotion de son livre qui va la mener au cœur de la base conservatrice des régions rurales, en évitant soigneusement les villes des Côtes est et ouest, de tradition démocrate.

Elle va voyager en bus et a l’intention de se présenter comme la championne du “retour du sens commun”. Son statut de célébrité lui permet aussi de collecter des fonds au profit du parti, ce qui ne peut que lui attirer des amis. Lundi, elle a ainsi envoyé un courriel proposant une copie de son livre (dédicacé) à qui offrirait 100 dollars à l’association des gouverneurs républicains.

Celle qui fut gouverneur de l’Alaska a beau affirmer qu’une campagne pour la présidentielle de 2012 n’est pas “à son horizon radar”, l’état-major républicain est des plus attentifs à sa tournée de promotion. Le parti est tiraillé entre une aile modérée et une minorité radicale, tonitruante mais peu organisée.

En allant soutenir un candidat radical contre le modéré adoubé par le parti lors d’une élection partielle le 3 novembre dans l’Etat de New York, Sarah Palin a montré qu’elle avait choisi la “rébellion”, un camp avec lequel le parti devra composer au moment de choisir un “ticket” présidentiel.

Selon un sondage ABC News-Washington Post, 52 % des Américains ont une mauvaise opinion de Sarah Palin (60 % la jugent incompétente), mais 76 % des républicains l’apprécient. Pour l’ancien chef de file républicain à la Chambre des représentants, Newt Gingrinch, l’ex-colistière républicaine doit maintenant faire la preuve qu’elle a des arguments, au-delà des anecdotes. “Si elle commence à développer un message sophistiqué et que les gens commencent à penser qu’il y a plus en elle qu’ils ne le croyaient, alors elle va réussir, dit-il. Elle sera la candidate du parti.”

Pour l’instant, les médias ont trouvé dans Going Rogue des passages tout droit sortis d’Alaska qui les ont réjouis. Comment Sarah “aime la viande”, de porc ou de caribou, et comment elle rappelle souvent aux visiteurs qu’il y a un endroit accueillant pour les mammifères d’Alaska: “Juste à côté de la purée.”

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