General Motors n’en finit décidément pas de jouer avec les nerfs des Européens. Le constructeur américain avait provoqué stupeur et indignation début novembre en renonçant à céder ses marques européennes à Magna. Pourtant, l’équipementier austro-canadien avait travaillé des mois à ce projet de reprise ; négocié pied à pied avec chacun des pays abritant un site Opel ou Vauxhall ; et finalement établi un plan, très douloureux socialement, mais indispensable sans doute pour remettre à flot la marque européenne. Les esprits, peu à peu, s’étaient habitués à cette purge future.
En choisissant de garder Opel, GM aurait pu reprendre ce plan à l’identique. D’autant que, comme Magna, il chiffre à 9.000 le nombre d’emplois à supprimer et à 20% ses surcapacités de production sur le Vieux Continent. Mais il a préféré remettre sur le gril ses 50.000 salariés européens. Les coupes seront sévères, notamment en Allemagne et en Belgique. Mais GM continue d’entretenir le flou sur les détails.
Pire, il n’a cessé, depuis une semaine, de complimenter sur leurs performances des sites qui seront sans doute touchés. “Vous êtes formidables et indispensables”, a expliqué en substance Nick Reilly, le nouveau patron de GM Europe, aux salariés allemands de Bochum ou d’Eisenach, aux Espagnols de Saragosse ou aux Britanniques de Luton. Rendant plus difficiles à accepter les sacrifices à venir. Indécis GM ? Opportuniste, plutôt. Le constructeur américain a compris qu’il aurait du mal à revenir parmi les géants mondiaux de l’automobile s’il se privait définitivement de sa base européenne.
Mais il sait aussi que sa santé encore chancelante ne lui permet pas de financer les 3,3 milliards d’euros nécessaires à la remise en état d’Opel. Alors il joue la séduction pour convaincre les États de mettre au pot. Quitte à passer plus tard pour un menteur.
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