Is the United States Back in the Game?

Edited by Stefanie Carignan

<--

jeudi, 26 novembre 2009

Les Etats-Unis de retour dans le jeu ?

En même temps que l’annonce de sa venue à Copenhague le 9 décembre, Barack Obama vient de présenter des objectifs de réductions pour les Etats-Unis à l’horizon 2020 et 2030. À première vue, les objectifs paraissent ambitieux: -17% en 2020, -32% en 2025, et -40% en 2030, tout cela par rapport à 2005. Mais qu’en est-il vraiment? L’année de référence retenue dans le cadre du Protocole de Kyoto, est 1990. Il faut donc ramener les objectifs annoncés par les Etats-Unis à cette année-là, pour qu’on puisse comparer les engagements avec ceux des autres pays industrialisés, et in fine, avec l’ambition qui doit être la nôtre: celle de rester en dessous des 2°C.

2020

2025

2030

Engagements par rapport à 2005

-17%

-30%

-42%

Engagements par rapport à 1990

-3%

-19%

-30%

Comparaison des engagements des Etats-Unis, en fonction de l’année de référence choisie

Alors, bonne ou mauvaise nouvelle? Tout est question de perspective.

Prenons celle de la science du climat d’abord. Ces engagements sont-ils suffisants? Non, si l’on souhaite maximiser nos chances de rester en dessous de 2°C. Le GIEC fixe pour les pays industrialisés une fourchette comprise entre 25% et 40% de réduction des émissions en 2020, point de passage obligé vers une division par 4 ou 5 en 2050. Les Etats-Unis ne sont donc pas encore à la hauteur des enjeux même si à plus long terme, les objectifs américains pourraient permettre d’ici 20 à 30 ans une convergence des trajectoires avec les autres pays industrialisés.

Quand on prend la perspective politique, la dynamique est bien sûr positive. L’engagement des Etats-Unis à l’horizon 2030 est un beau coup politique. En interne d’abord, car les efforts de réduction qui devront être votés par le Congrès sont relativement modestes, et donc acceptables pour les acteurs économiques et les ménages. En d’autres termes, les Etats-Unis ont tellement laissé dériver leurs émissions depuis 1990, que les premiers efforts ne seront pas les plus compliqués à mettre en place. Prenons un exemple: la mise en place de normes sur la consommation des voitures sur l’ensemble du parc américain devrait, en dix ans permettre des réductions substantielles, sans coûter trop cher.

Mais sur le plan diplomatique, à moins de 10 jours du sommet de Copenhague, la diplomatie américaine vient de montrer sa puissance. En annonçant ce que tous pensaient impossible, c’est-à-dire des objectifs chiffrés de réduction des émissions, les Etats-Unis reprennent le leadership dans la négociation, sans pour autant concéder d’efforts à la hauteur des enjeux. C’est donc maintenant sur le reste des pays industrialisés (Europe, Japon…) et sur les grands émergents (Chine, Inde, Brésil…) que vont se porter les attentes.

Alors, au final, que retenir de ce tournant des négociations? Que les Etats-Unis peuvent sans doute mieux faire. Qu’ils ont les moyens économiques et politiques d’aller plus loin que ce petit 4%. Mais d’un point de vue diplomatique, c’est bien joué!

About this publication