Obama’s Special Envoy Pressures Kinshasa to Deliver Bosco Ntaganda to the ICC

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Jamais pression politique n’aura été concoctée avec des données aussi controversées que dans la cas du dossier de l’ancien second de Nkunda autour duquel plus rien n’est dit par une puissance qui ne reconnaît pas les compétences de la CPI où elle tient à envoyer le moins criminel que son ex-maître !

Il s’appelle Howard Wolpe. Il est le représentant spécial du président américain, Barack Obama dans la région des Grands Lacs africains. Il séjourne dans la région des Grands lacs africains, particulièrement en Rdc. La paix dans cette partie du continent intéresserait au plus haut point Barack Obama.

La preuve c’est que les membres du département d’Etat se succèdent dans cette région en un rythme inhabituel. Howard Wolpe arrive en Rdc seulement trois mois après le déplacement très médiatisé, parce que événementiel, de la Secrétaire d’Etat américaine, Hilary Clinton. Entre les deux, le Secrétaire d’Etat américain adjoint en charge des déplacés de guerre a visité la région, particulièrement Kinshasa.

La sous-secrétaire américaine en charge de la Défense est elle aussi venue en Rdc dans cet espace de temps. C’est pratiquement au rythme d’un mois que les responsables américains visitent la Rdc.

Forte pression de Washington sur Kinshasa par l’émissaire spécial de Obama interposé pour que Bosco Ntanganda soit livré à la CPI

Qu’attendre de ces visites ?

Ce rythme est particulier. Que présage-t-il ? Mme Hillary Clinton s’est rendue compte du désastre humanitaire qu’a connu l’Est de la Rdc. Elle est même remontée presque à l’origine de la situation en estimant que les 5.000.000 de morts pendant les derniers conflits ne doivent par restés impunis. Elle a suggéré une idée que plus d’un avaient avancée il y a des années, qui n’a jamais été prise en compte, celle d’un tribunal spécial pour la Rdc. Il y’en avait eu en Sierre-Leone et au Rwanda, voire en Yougoslavie, il est curieusement étonnant que la RDC n’ait pas bénéficié de ce cas de jurisprudence.

On est surpris que plus de 5.000.000 de Congolais tués dans un conflit armé, une agression dans laquelle toutes les conventions et la charte de l’Onu ont été violées, ne préoccupent pas le monde épris de paix et de justice. Que la Secrétaire d’Etat américaine en parle haut et fort, on avait eu raison de penser que désormais la communauté internationale, particulièrement des Usa, changeait des lunettes avec lesquelles il fallait voir le dossier congolais.

Le risque des sentiers battus pour Obama

On est surpris de constater que les Usa sont en passe de passer outre les vrais problèmes congolais pour enfourcher le cheval de bataille de certaines Ong dites internationales qui estiment largement à tort que la paix en Rdc et particulièrement à l’Est de ce pays passerait par l’arrestation de Bosco Ntaganda et son transfert à la Haye. Semble-t-il, c’est le credo américain que le représentant spécial de Barack Obama vient répéter à Joseph Kabila. Les Etats-Unis ne jureraient plus que sur la tête de Bosco Ntaganda, cet ancien chef d’Etat-major du Cndp, mouvement rebelle que dirigeait Laurent Nkundabatware à l’Est de la Rdc.

Rappelons que Bosco Ntaganda est sous un mandat lancé contre lui par le procureur général de la Cpi pour des crimes commis en Ituri où il était un des proches de Thomas Lubanga actuellement détenu à la Haye. Lorsque Bosco Ntaganda était aux côtés de Laurent Nkundabatware que des personnalités américaines et autres rencontraient quant elles voulaient, on ne lui avait jamais demandé de le livrer. C’est lorsque Bosco Ntaganda se tourne de Nkundabatware qui, livré à lui-même se trouvera en résidence surveillée au Rwanda à la faveur du climat amélioré entre Kinshasa et Kigali, que des voix s’élèvent pour exiger, à temps et à contretemps, son arrestation.

Tant mieux si l’on peut partir du prétexte que Kinshasa, signataire de la convention de Rome, serait tenu par le devoir de collaborer avec cette cour internationale. Mais, ce qu’on oublie, c’est que Kinshasa n’a jamais refusé de collaborer avec la Cour Pénale Internationale (Cpi). Son problème, c’est que, comme Etat souverain, il veut qu’on puisse lui laisser le choix du temps de cette collaboration face à un problème de survie comme celui de la sécurité à l’Est de la Rdc. A quoi bon – on ne le dira jamais asse – de satisfaire à une certaine masturbation judiciaire en livrant Bosco Ntaganda si les hostilités reprenaient de plus belle à l’Est donnant un beau prétexte aux seigneurs de guerre qui se partiront de ce mobile pour déterrer la hache de guerre. Bosco Ntaganda, ce que certaines Ong ne veulent pas entendre, est un élément important dans la paix dans cette partie du territoire congolais. Ces Ong le savent.

C’est la raison pour laquelle elles poussent Kinshasa à prendre une décision suicidaire qui ressemblerait à bombarder une digue sans avoir pensé à des vies humaines menacées par des crues d’eau. L’autre but que poursuivent les Ong, c’est d’opposer la Rdc aux pays qui demanderaient l’arrestation urgente de Bosco Ntaganda. Aussi curieux que cela puisse paraître, ces Ong qui semblent croire plus que tous à la justice internationale, n’ont jamais fait pression sur les Usa pour ratifier la Convention de Rome afin d’être aussi justiciable devant la Cpi. L’insistance des Usa ne tient donc pas compte de l’intérêt sécuritaire de la Rdc

Les raisons d’Etat

Que les Usa n’aient pas ratifié la convention de Rome, cela veut clairement dire qu’il y a des raisons d’Etat qui puissent empêcher un Etat à se déroger d’un devoir fut-il de justice, surtout lorsqu’il s’agit – le cas de la Rdc – d’un problème de sécurité pour des millions de Congolais. C’est aussi une question de priorité lorsqu’on sait que les crimes mis sur le dos de Bosco Ntaganda sont classés dans la catégorie d’imprescriptibles.

Qu’on le juge aujourd’hui ou demain, le procès aura la même valeur. Ceux des Congolais qui ont précédé Bosco Ntaganda à la Haye ne sont qu’au début de leur procès. On ne peut pas dire que les juges de la Cpi se tourneraient les pouces et attendraient Bosco Ntaganda pour avoir à faire. C’est pourquoi, quiconque ne comprend pas le souci de Joseph Kabila à ce sujet, ne travaille pas pour l’intérêt congolais. On est loin de penser que l’administration Obama serait-elle aussi poussée à la parade en lieu et place de voir de vrais problèmes en Rdc et d’y apporter des solutions.

Les problèmes, les Congolais en ont à revendre. Aujourd’hui, quiconque est disposé à aider ce pays, doit apporter son concours dans la traque des Fdlr. C’est ce que vient de faire l’Allemagne Fédérale. Et cela est plus important que toute l’aide humanitaire que l’on peut apporter aux différentes populations qui, fuyant la violence aveugle des Fdlr, se trouvent dans des camps de déplacés. La seule façon d’aider ces populations, c’est de leur ouvrir la voie de retour dans leurs villages respectifs. Comme dit un adage chinois : ” si vous me donnez un poisson, je mangerai, mais si vous m’apprenez à pêcher, je n’aurai plus faim”.

Le débat sur le retrait de la Monuc

Au moment où la Rdc veut voir lancé le débat sur un problème aussi sérieux que le retrait de la Monuc, Kinshasa a besoin d’être épargné de certains faux problèmes. Parmi les faux problèmes, on peut citer cette opinion selon laquelle Joseph Kabila ne supporterait plus la présence de la Monuc. La vérité est toute autre dans cette affaire. Car, ce n’est pas parce Joseph Kabila ne veut plus de la Monuc que celle-ci va partir, mais c’est parce que la Monuc doit partir que Joseph Kabila veut qu’on en parle.

Le cinquantième anniversaire de l’indépendance de la Rdc, qui est, – en dehors de la solennité que l’on veut lui donner – un anniversaire comme les autres, n’a rien à voir avec le retrait de la Monuc. Pendant que la Monuc est au Congo depuis 1999, le pays a célébré plus d’un anniversaire de son indépendance sans se sentir gêné par la présence de la Monuc.

Que Kinshasa souhaite voir s’engager le débat sur le retrait de la Monuc, cela ne doit pas étonner ou amener certains à s’agiter outre mesure. Ce qui est plutôt étonnant, c’est de s’étonner que l’on parle du retrait de la Monuc. Est-ce dire qu’il y aurait des gens qui pensaient que la Monuc ne partirait plus de ce pays ? Aucune fois les dirigeants congolais n’ont donné l’impression de se sentir sous-tutelle.

C’est pourtant l’idée que se font certaines Ong qui, pour légitimer leur comportement vont quérir le soutien de certaines puissances. On voudrait que ceux qui veulent réellement aider la Rdc se joignent à ce débat sur le retrait de la Monuc en mettant leur domino contre les cris d’agitation de ceux qui ne voient pas la Rdc sans la Monuc, plus pour leur affairisme dans le cadre de ” No war, no work ” plutôt que pour l’intérêt des Congolais.

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