Afghanistan: A Goalless, Endless Quagmire for Obama

Edited by Joanne Hanrahan

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Après avoir longtemps, trop longtemps hésité, Obama a tranché sur l’Afghanistan. La nuit dernière il devait annoncer sa décision d’augmenter le contingent américain de 30 000 soldats supplémentaires, se rendant presqu’aux demandes du commandant des forces alliées à Kaboul qui réclamait 40 000 hommes en plus des 70 000 déjà sur place. Un aveu d’échec que tout confirme après huit années d’engagement : la mascarade électorale qui a conduit à la réélection d’un Karzaï impuissant et corrompu qui détourne l’aide occidentale, la multiplication des bavures sanglantes touchant la population civile, le coût financier et humain d’une guerre dont on ne voit pas la fin, avec des soldats de plus en plus réticents à partir au front, alors que les Talibans contrôlent plus de la moitié du territoire.

Il faudrait 20 à 25 soldats par millier d’habitants, soit 640 000 soldats en Afghanistan pour mener une campagne efficace !

Tous les stratèges l’ont répété : cette guerre n’est pas gagnable. Il n’y pas de meilleure preuve les recommandations du général Petraeus, intitulé COIN (Manuel de lutte contre l’insurrection) pour qui il faut compter 20 à 25 soldats par millier d’habitants, soit 640 000 soldats en Afghanistan, pour pouvoir mener une campagne efficace ! L’assurance d’un nouveau bourbier. Même Colin Powell est allé plaider devant Obama le parallélisme entre le Vietnam et l’Afghanistan. Et pourtant Obama a cédé devant des généraux dont il devrait pourtant se méfier : Selon le célèbre journaliste Seymour Hersh, du «New Yorker», l’autre Stanley McChrystal qui commande les forces de l’OTAN, est un homme brutal, proche des «néoconservateurs», ceux-là même qui ont conduit l’Amérique dans l’aventure irakienne.

Mener deux guerres de front alors que le chômage vient de passer la barre des 10 %

De surcroit alors que le taux de chômage vient de passer la barre des 10 %, chaque soldat supplémentaire va coûter annuellement1 million de dollars, soit 30 milliards pour 30 000 soldats. Mener deux guerres de front n’est-il pas incompatible avec la santé la santé économique du pays, se demandent de plus en plus d’Américains et la presse : « “A moins que le président ne révise sa stratégie et définisse correctement l’ennemi, tout ce que nous pouvons faire en Afghanistan est de s’engager dans une autre aventure infructueuse. De plus, les talibans ne se trouvent pas seulement en Afghanistan mais aussi au Pakistan”, rappelle l’hebdomadaire conservateur Human Events.

Le double jeu du Pakistan, de son armée et de ses services secrets

Effectivement le dilemme ne porte pas seulement sur l’Afghanistan mais sur le Pakistan dont les frontières sont tellement poreuses que les Talibans s’y ressourcent. Là est le véritable danger, les Etats-Unis tolérant que des éléments de l’armée et du renseignement pakistanais soutiennent les opérations des insurgés dans l’Afghanistan voisin. Et on peut craindre que le nouveau partenariat stratégique proposé par Obama au Pakistan ne fasse guère avancer le schmilblick.

Nicolas Sarkozy ne va_pas-t-en guerre

Pour l’instant Nicolas Sarkozy a pris des positions heureusement nettement prudentes. Interrogé sur la demande américaine de rajouter 1500 hommes Pierre Lellouche, son envoyé spécial pour l’Afghanistan a répondu : “Vous connaissez la réponse du président de la République, c’est non”. Pour Sarkozy, la formation des troupes afghanes restait la priorité de la France, manière d’opposer un veto à une escalade sans but ni fin

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