Hope for a New Global Order

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Directoire mondial

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Par LAURENT JOFFRIN Directeur de Libération

Le défi qu’il affronte est à la mesure de l’espoir qu’il a suscité : pour reprendre le flambeau de leader du monde libre, Barack Obama devra aussi être le héraut de la planète verte. Le président américain a heureusement rompu avec l’égoïsme impérial pratiqué sans vergogne par son prédécesseur. Gendarme agressif des désordres internationaux, et du coup fauteur de troubles lui-même, George Bush avait indexé la marche du monde sur les stricts intérêts des Etats-Unis. Par esprit de croisade, il a laissé derrière lui un monde plus divisé et plus dangereux qu’il ne l’avait trouvé. Et s’agissant des enjeux environnementaux, il a volontairement donné l’exemple déplorable d’une nation indifférente au sort commun.

Adepte du multilatéralisme, Obama a fait renaître le rêve d’une coopération internationale ouverte et efficace. Encore faut-il que ce bel idéal se traduise en actes. Ainsi l’enjeu de la conférence de Copenhague n’est-il pas seulement climatique. L’Amérique doit bien sûr prendre sa part du fardeau collectif en acceptant des objectifs contraignants de lutte pour un autre modèle de développement. Mais cette réunion mondiale doit aussi servir de précédent. Il faut, en un mot, passer d’une realpolitik à une autre. La simple combinaison des intérêts nationaux, cadre intellectuel des stratèges à l’ancienne, ne suffit plus à assurer l’avenir de la planète. C’est la marche vers un directoire mondial démocratique qui conditionne maintenant l’avenir de l’humanité. Il dépend d’Obama que cette utopie nécessaire prenne ou non un début de consistance.

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