The Obama Presidency Revived

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La présidence Obama relancée

Par Pierre Rousselin le 25 décembre 2009

Grâce au vote du Sénat sur la réforme de l’assurance-santé, Barack Obama termine l’année en beauté et voit sa présidence relancée à un moment où elle traversait une mauvaise passe.

Très controversé outre-Atlantique, et plutôt banal s’il s’agissait d’un pays européen, le projet phare du nouveau président représente un changement d’une portée historique pour les États-Unis. Plus d’une trentaine de millions d’Américains qui, jusqu’à présent, n’étaient pas couverts, pourront désormais obtenir une assurance médicale.

L’obstacle du Sénat étant levé, la réforme devrait, si tout va bien, être définitivement adoptée d’ici au discours sur l’état de l’Union qu’Obama prononcera devant le Congrès le 21 janvier, juste un an après son arrivée à la Maison-Blanche.

Politiquement, c’est important dans la perspective des élections de mi-mandat en novembre 2010. Avec l’adoption, en février, du plan de relance, et la reprise qui se confirme, l’Administration Obama présente un bilan plus qu’honorable. Elle peut aborder avec un peu plus de sérénité un scrutin d’autant plus délicat que l’ampleur des déficits, la croissance de l’endettement et les ajustements nécessaires de l’économie serviront la campagne de l’opposition. Un échec sur la réforme la plus emblématique de ce premier mandat aurait eu des conséquences désastreuses.

Mais, au-delà des calculs politiques, c’est l’agenda de la présidence qui se trouve dégagé. La réforme du système de santé a monopolisé le Congrès pendant de longs mois, le système parlementaire américain étant ainsi fait qu’il accorde à la minorité un pouvoir de blocage exorbitant.

Les républicains en ont fait un usage immodéré en se servant du projet de loi sur la santé pour faire obstruction à l’ensemble du programme démocrate. L’hypothèque bientôt levée, la législation sur le réchauffement climatique pourra à son tour être présentée au Sénat. Sur ce sujet comme sur bien d’autres, le président peut regagner une marge de manœuvre, s’il parvient à desserrer l’étau du Congrès.

Barack Obama obtient enfin un succès tangible incontestable. Il peut en attendre un regain de popularité et, surtout, un nouveau capital politique, bien utile pour relancer sa politique étrangère.

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