Algeria Isn’t Targeted

Edited by Laura Berlinsky-Schine

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Les Etats-Unis comptent envoyer prochainement à Alger un émissaire pour expliquer la démarche américaine.

L’Algérie n’est pas visée par les mesures de sécurité aérienne prises par les Etats-Unis. Le président Barack Obama ainsi que les hauts responsables américains sont conscients du rôle joué par notre pays dans la lutte contre le terrorisme, et à aucun moment ils n’ont considéré les Algériens comme «des terroristes». C’est ce qu’a confié une source diplomatique à la presse. Décidément conscients «de la colère diplomatique» qu’a suscitée la décision des USA de classer l’Algérie dans la liste des pays à risque, dix jours après l’attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit, les Etats-Unis ont décidé de réagir. Des envoyés spéciaux américains se rendront prochainement dans plusieurs pays, y compris l’Algérie, pour «expliquer la démarche américaine et discuter des moyens nécessaires pour renforcer la coopération contre la menace terroriste».

Le message des envoyés spéciaux de la secrétaire pour la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, précise notre source est le suivant: «La directive n’est adressée contre aucun pays. Notre seul souci est de renforcer la sécurité aérienne et de protéger les Américains et le monde contre les attaques terroristes», avant d’ajouter que les responsables américains sont conscients des efforts déployés par l’Algérie dans les moments difficiles pour vaincre les terroristes.

Il faut savoir que les USA ont décidé de renforcer le contrôle au niveau des aéroports, notamment lorsqu’il s’agit de passagers originaires ou en provenance de quatorze pays «dits à risque», dont l’Algérie. La liste comprend aussi l’Iran, le Soudan, le Nigeria, Cuba, la Syrie, le Pakistan, le Yémen, l’Afghanistan, la Libye, la Somalie, le Liban, l’Arabie Saoudite et l’Irak. Les autorités politiques algériennes ainsi que celles chargées de la lutte contre le terrorisme ont très mal perçu cette mesure, d’autant que nul n’ignore l’excellente coopération entre les deux pays dans ce domaine. Lors de son périple américain, Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, avait évoqué avec son homologue, Mme Hillary Clinton, les moyens de renforcer cette collaboration. Ayant une grande expérience dans la lutte contre le terrorisme, l’Algérie, de l’avis des observateurs, constitue un allié stratégique pour les Américains qui font de cette position, le socle de leur politique extérieure.

Alors la démarche américaine va-t-elle affecter les relations bilatérales? Lundi, l’Algérie a exprimé officiellement sa gêne en convoquant l’ambassadeur des Etat-Unis à Alger, M.David Pearce.

Selon notre source, le diplomate «a envoyé un rapport le même jour au département d’Etat pour transmettre les préoccupations d’Alger». Par ailleurs, notre source est convaincue que les relations bilatérales excellentes, demeureront à leur niveau. «Les USA et l’Algérie ont un ennemi commun: le terrorisme.» Partant de ce fait, «notre coopération, poursuit notre interlocuteur, va se renforcer aussi bien sur le plan de la lutte antiterroriste que sur celui politique et économique. Il existe une réelle volonté entre les deux pays.» Il faut dire que les USA comptent beaucoup sur l’appui de l’Algérie pour endiguer la menace terroriste dans la bande du Sahel. Notre source nous renvoie au discours du président Obama du 7 janvier dans lequel il affirme sa conviction que la grande majorité des Musulmans, rejettent Al Qaîda. «Les Etat-Unis sont avec ceux qui cherchent le progrès» avait-il déclaré.

L’Algérie fait partie de cette catégorie. De part et d’autre, l’on n’est pas près de sacrifier des relations qui ont bien mûri ces quinze dernières années.

Rebondissant sur les mesures prises par les autorités américaines pour renforcer la sécurité aérienne, notre source affirme que les responsables américains n’essaient d’endosser la responsabilité de la tentative d’attentat à aucun pays.

«Nous sommes choqués par les failles dans le système de sécurité interne qui ont failli provoquer le pire», confie notre interlocuteur, qui conclut que «la démarche américaine n’est pas parfaite. Elle ne peut à elle seule contribuer à faire barrage à la menace. Mais aux USA l’on est convaincus de sa nécessité en pareils moments».

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