Dans la presse américaine, l’anniversaire de l’investiture de Barak Obama, mercredi 20 janvier, a presque été éclipsé par la victoire du candidat républicain à l’élection sénatoriale partielle dans le Massachusetts. “Un an après, les électeurs ont adressé un autre message”, titre ainsi le New York Times.
Agé de 50 ans, Scott Brown a recueilli 52 % des voix, contre 47 % à sa rivale démocrate. Stimulés par l’enjeu, les électeurs se sont déplacés nombreux aux urnes pour désigner le successeur d’Edward Kennedy, mort au mois d’août 2009. Le Washington Post voit dans ce vote un symbole fort : Kennedy étant le mentor politique de Barak Obama et un éminent représentant de sa famille.
Pour expliquer l’issue du scrutin, les publications américaines mettent d’abord en avant l’habileté politique du candidat républicain. “Brown était le bon candidat, au bon moment, avec le bon message”, estime ainsi le Boston Herald, dans son éditorial. Et The Nation de tirer la conclusion que “le Parti démocrate ne peut plus se comporter de manière technocratique”.
Les démocrates seraient-ils les premiers responsables de leur échec ? Pour Newsweek, la candidate du parti, Martha Coakley, était certes “mal préparée”, et “avait obtenu sa nomination parce qu’elle était une femme et ne faisait pas partie de l’establishment”. L’hebdomadaire refuse toutefois de voir “un référendum sur la présidence de Barack Obama”. Pour le Boston Globe, c’est en effet le ressentiment et les craintes des électeurs du Massachusetts, face aux incertitudes économiques, qui transparaît.
UNE RÉFORME DU SYSTÈME DE SANTÉ BLOQUÉE ?
Le New York Times analyse pour sa part le rôle qu’ont joué les électeurs “indépendants”, qui s’étaient ralliés à Obama en 2008, et semblent, depuis les scrutins en Virginie et au New Jersey en novembre, se tourner vers les républicains.
Privés de la majorité qualifiée des 60 sièges à la chambre haute, les démocrates devront batailleur pour leur réforme du système de santé, soulignent les commentaires. “Les républicains vont faire de l’obstruction, dire non, mentir et essayer d’effrayer les Américains”, prévient Huffington Post. “Pour faire passer leur réforme, les options sont peu nombreuses, et extrêmement complexes, impliquant des tactiques législatives”, ajoute le site Politico.
Mais, d’une manière plus générale, souligne le Los Angeles Times, le parti présidentiel va devoir composer avec les tendances qui l’animent. Les démocrates devront en effet se demander s’ils doivent “revoir à la baisse leurs ambitions”, en vue des élections de mi-mandat, en fin d’année, ou agir rapidement, en utilisant la majorité dont ils disposent encore. Pour American Prospect, la fin importe plus que les moyens et les démocrates ne devraient pas tergiverser. “En agissant ainsi, ils réaliseront ce pour quoi ils ont été élus”, conclut la revue.
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