Martha: One Blunder Too Many

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Martha : une gaffe de trop

Si l’assurance santé, et à fortiori, la présidence Obama échouent, ce sera peut-être, tout bêtement, parce que Martha Coakley ne connaissait rien au Baseball.

Une explication s’impose : Le siège du légendaire sénateur du Massachusetts, Ted Kennedy, décédé l’année dernière, sera dévolu mardi 19 janvier au terme d’élections spéciales. Voilà encore deux mois, toute la classe politique était persuadée que la Démocrate Martha Coakley, ancienne « attorney general », ministre de la justice révérée de cet Etat, emporterait le vote avec une majorité écrasante. Or, elle risque aujourd’hui de perdre contre le Républicain Scott Brown. Ce serait la première défaite Démocrate en 40 ans lors de Sénatoriale dans le fief légendaire du clan Kennedy. Pourquoi ?

Martha Coakley a eu le malheur de dire, lors d’une émission de radio, que Curt Shilling, légende de l’équipe locale des « Red Sox », était aussi un fan des New York Yankees. Or c’est faux. Shilling, en revanche, se révèle un Républicain convaincu et passe maintenant son temps sur le ondes a répéter que cette gaffe de Coakley trahit son inculture sportive et ses distances élitistes avec le bon peuple du Massachusetts.

Sans rire, la Démocrate fait réellement les frais d’une éruption populiste attisée depuis l’été dernier par les Républicains contre le sauvetage des banques et, on se pince, la réforme « liberticide et budgétivore » de l’assurance santé américaine.

Une défaite de Coakley aurait des conséquences graves : elle priverait les Démocrates d’une majorité de 60 sièges au Sénat, indispensable pour éviter le blocage des débats par l’opposition. Et garantir le passage de la réforme de l’assurance santé . On ne s’étonnera pas que Barack Obama en personne soit venu ce week end à la rescousse de Coakley, et que tous les gros donateurs Républicains, par l’odeur du sang alléchés, accourent pour soutenir Brown. Une course longtemps décrite comme une simple formalité pour les Démocrates s’est muée en enjeu national, et pour les Républicains, en augure des élections de novembre, celle de tous les dangers pour Barack Obama.

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