Obama and the Real World

<--

Un an après, il est de bon ton de faire preuve d’Obama-scepticisme. Mais si l’enthousiasme suscité par l’arrivée à la Maison-Blanche du premier président noir de l’histoire des États-Unis a fait long feu, c’est surtout parce que les attentes étaient démesurées.

Il est aisé de critiquer Barack Obama, sa prudence excessive, son détachement, la haute idée qu’il a de lui-même, ou bien sa propension à vouloir rester au-dessus de la mêlée… A vrai dire, ces reproches paraissent injustes, au regard des qualités bien réelles qui sont celles du successeur de George W. Bush.

D’autres raisons expliquent le manque de résultats observé à la fin de cette première année de présidence. Le caractère inextricable des conflits dans lesquels les États-Unis sont engagés en est une. La gravité de la crise mondiale en est une autre. Certes, l’héritage reçu n’est pas une excuse suffisante.

Mais dénoncer la « faiblesse » d’un président qui a voulu apaiser les relations internationales peut être hasardeux. L’ouverture au dialogue dont il a fait preuve en début de mandat l’autorise à la fermeté par la suite. Après tout, Obama n’avait pas tergiversé lorsqu’il s’était fait élire. Il a maintenant trois ans devant lui. Rien ne dit qu’il ne sera pas au rendez-vous lorsqu’il faudra agir.

Bref, juger si vite un président et sa politique risque de conduire à des conclusions prématurées.

La première année d’Obama est, en revanche, riche d’enseignements sur la dure réalité à laquelle il est confronté.

.

*

Dans le monde, la politique de la main tendue a pu transformer l’image des États-Unis. Elle a même pu favoriser la révolte en Iran. Mais elle ne résoudra pas tout. Avec Bush ou avec Obama, les équilibres mondiaux sont en train de changer. Quelle que soit sa politique, l’Amérique aura de plus en plus de mal à imposer sa volonté.

*

Aux États-Unis, Obama se heurte à des difficultés similaires. Son mandat n’est pas aussi large qu’on l’a dit. La volonté de changement est limitée. Et -le débat sur l’assurance maladie l’a montré- la polarisation du système politique fait qu’il est devenu aussi difficile de réformer les États-Unis que la France.

Ce début de mandat a donc surtout montré l’ampleur de la tâche qu’il reste à accomplir. La deuxième année, avec les élections au Congrès, ne sera pas plus facile que la première.

About this publication