New Orleans Elects a White Mayor for the First Time in 32 Years

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Pour la première fois depuis trente-deux ans, La Nouvelle-Orléans élit un maire blanc

Quelques heures à peine avant de remporter le Superbowl, l’apothéose annuelle du football américain qui l’a plongée, dimanche 7 février, dans une folle nuit d’ivresse, La Nouvelle-Orléans a élu, la veille, son premier maire blanc depuis 1978. Avec 66 % des voix, Mitch Landrieu, un avocat de 49 ans, a décroché dès le premier tour la plus haute magistrature de cette ville majoritairement noire.

Démocrate modéré, fils de Moon Landrieu, figure locale et lui-même dernier maire blanc de La Nouvelle-Orléans (1970 à 1978), Mitch Landrieu a mené campagne en tirant profit de la vague de mécontentement engendrée par la corruption qui gangrène l’appareil politique, le taux élevé de criminalité et la lenteur de la reconstruction après le passage de Katrina en 2005. Dans une ville où les ravages du cyclone sont toujours visibles, où seul un logement endommagé sur trois a reçu les fonds nécessaires à sa reconstruction, où près d’un habitant sur cinq n’est pas revenu chez lui, les électeurs ont voulu donner le signal d’un nouveau départ.

Le maire sortant, un Afro-Américain, Ralf Nagin, en poste au moment de Katrina et dont la cote de popularité était tombée à 20 %, ne pouvait se représenter après avoir effectué deux mandats. Mais de nombreux commentateurs ont vu, dans l’écrasante victoire de samedi, la volonté de nombreux électeurs de se racheter une conduite après avoir réélu Ralf Nagin en 2006 contre Mitch Landrieu qui était déjà candidat.

Ce dernier a également profité de l’héritage politique de son père, artisan de la déségrégation de la première ville de Louisiane. Malgré une campagne tardive, lancée peu avant décembre, près de 58 % des électeurs afro-américains, selon les sondages, lui ont apporté leurs suffrages. Deux des principales organisations politiques afro-américaines locales, Coup et Life, ainsi que le plus vieux journal noir de La Nouvelle-Orléans, The Louisiana Weekly, avaient appelé à voter pour lui.

“Cette élection est importante, affirme Lawrence Powell, historien de l’université Tulane. Il est certes encore trop tôt pour parler d’une élection post-raciale, mais, d’ores et déjà, il s’agit d’un cessez-le-feu racial.” Allusion aux groupes de travail “mixtes” mis en place par Mitch Landrieu et à certains dérapages verbaux de ces dernières années de la part d’hommes politiques locaux. Samedi soir, Troy Henry, un homme d’affaires afro-américain arrivé deuxième avec 14 % des voix, est venu saluer le vainqueur en déclarant que “Mitch avait été le principal candidat noir” de la ville.

Nicolas Bourcier

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